Témoignage désabusé d’un directeur d’hôpital en Midi-Pyrénées, qui tait son nom par devoir de réserve, et par peur du retour de bâton : « Je note une réelle rupture depuis la création de l’ARS. Après sa nomination, le DG d’ARS a fait seul la tournée des hôpitaux et a remis en cause tous les projets. Il critique ouvertement son prédécesseur, s’assoit sur l’héritage, voit directement les élus, divise les directeurs et les médecins. Les directeurs d’hôpital n’ont pas une culture de sous-préfet, ils n’ont pas l’habitude d’arriver le lundi matin à l’ARS pour prendre les ordres. Les directeurs ont le sentiment que leur rôle n’est pas respecté. Le DG d’ARS ne nous concerte pas, son attitude est contre productive. On a l’impression que son seul objectif est d’avoir des résultats financiers à très court terme.
Des bornes ont été dépassées. Plusieurs collègues ont été virés. On leur a dit de partir, ou de prendre une retraite anticipée. Nous sommes régulièrement court circuités. Le DG de l’ARS définit sans les directeurs, voire contre les directeurs, les stratégies des hôpitaux. Un directeur est menacé d’une administration provisoire. Cet hôpital est en déficit, mais quel hôpital n’est pas en déficit, alors qu’on nous diminue les MIGAC et les tarifs. Deux autres hôpitaux ont le projet de construire un seul établissement. Ce rapprochement a été décidé à l’époque de l’ARH [Agence régionale de l’hospitalisation]. L’ARS impose un autre projet et elle interdit à la direction des deux hôpitaux de communiquer sur les intérêts du projet initial. Ailleurs, le DG d’ARS a stoppé net un projet de reconstruction, en demandant au collègue de diviser par quatre le coût des travaux. Les directeurs d’hôpital de la région sont en plein désarroi. Nous vivons une crise profonde. Nous nous réunissons ces jours-ci pour définir une action commune, car nous ne pouvons pas continuer comme cela. Si rien ne change, nous allons au clash ».
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