Encouragée du regard par la pédiatre, Emie quitte son siège, se penche vers le nourrisson, mesure délicatement sa taille et retranscrit soigneusement l'information dans le carnet de santé du petit patient.
La scène se déroulait il y a 4 ans, dans le cabinet d'une jeune spécialiste de Meaux qui, avait accepté l'élève de troisième dans le cadre du stage obligatoire en entreprise. À l'évidence, l'expérience de ces consultations, sous la houlette bienveillante de la praticienne, a conforté la jeune fille dans son orientation. Mais, ne perdons pas de vue que cette idée trottine dans sa tête depuis plus longtemps encore. « Tu seras médecin », lui a soufflé une petite voix intérieure car Emie veut « être utile à la société et aider les autres ».
Tout pousse la jeune meldoise vers la PACES, ce passage obligé pour accéder au monde de la santé ! Emie avoue avoir été un peu refroidie par la longueur des études pour devenir pédiatre et du coup, elle envisage également la profession de kiné... mais en libéral ! Mais pour l'heure, la future étudiante a été admise à la fac de médecine de la Sorbonne avec un 13,2 de moyenne générale, une mention « Bien » au bac et les compliments de ses professeurs, confiants si toutefois, le travail « reste régulier » confie Emie, blonde et pétillante jeune fille.
Le choix d'un métier libéral qui permettrait d'être... libre
Majeure depuis quelques mois, mais, petite dernière d'une fratrie de trois filles, Emie se plaît à revendiquer « un métier libéral qui lui permettrait d'être libre de ses choix, sans horaires fixes ». Fiers de la voie choisie, ses parents la soutiendront sur tous les plans (comme ils l'ont toujours fait pour chacune de leurs filles). Si la médecine est bien loin du métier exercé par le père d'Emie, ouvrier-imprimeur, elle se rapproche plus du rôle de soutien de sa mère, AMP (aide médico-psychologique) dans une maison de retraite. D'ailleurs, Emie se souvient qu'à l'âge de 10 ans, elle était attirée par les cours d'anatomie que révisait sa mère, alors en pleine reconversion professionnelle.
Un stage de pré-rentrée fin août
En terminale, ils étaient trois filles et un garçon à se projeter dans des études médicales. Dès février, ils ont suivis ensemble deux journées « portes-ouvertes » organisées par la Faculté de médecine Paris-Diderot. Informée et décidée, Emie s'était pré-inscrite en prépa privée avant d'avoir la certitude d'être acceptée à la Sorbonne. Ses parents vont financer cette prépa et elle suivra fin août un stage de pré-rentrée organisé par le tutorat.
Pour cette ancienne judokate de compétition, « l'hygiène de vie est une priorité ainsi qu'un travail régulier, un rythme avec une demi-journée par semaine de libre, car il faut pour réussir, être bien dans sa tête, bien dormir, alterner travail et repos et pas d'acharnement ! » Telles sont les résolutions d'Emie qui gage que cette année sera la plus difficile de sa vie ! D'autant qu'aucun redoublement n'est possible à la Sorbonne, une des 6 facs à expérimenter la PACES en une seule année mais aussi la plus accessible pour la jeune fille qui projette de faire des allers et retours en train...
Quoique bardée de bonnes résolutions, la jeune fille appréhende néanmoins ce bouleversement. Sa crainte numéro un ? « Ne pas tenir moralement et être loin de ma famille et de mes amis. » Mais avant ce gros pari sur l'avenir, Emie a décidé de prendre des forces et plusieurs semaines de vacances. Bien méritées, non ?
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