Témoignage

Dr Philippe Sopena : « toujours fidèle à mes idées de l'époque »

Publié le 03/05/2018
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Crédit photo : PHANIE

« J'étais en deuxième année de médecine, à la faculté de la rue des Saint-Pères. J'ai d'abord manifesté avec quelques copains, dès le début du mois de mai. Nous pensions être les seuls, mais très vite il y a eu ce mouvement spontané vers le boulevard Saint-Michel, où les manifestations se sont concentrées.

En médecine, le mouvement était moins politique que professionnel. Nous étions vraiment en retard. Certaines matières, comme la cardiologie, étaient peu enseignées, et les cours d'anatomie servaient à sélectionner les étudiants. Nous avions peu de responsabilité hospitalière, aucune approche du malade. Rue des Saints-Pères, seuls les professeurs avaient le droit de prendre l'ascenseur, les carabins prenaient les escaliers ! Et les mandarins s'arrangeaient pour nommer leurs gendres ou leurs enfants à certains postes.

La fac a été occupée jusqu’à fin juin, début juillet, puis nous avons été expulsés de la rue des Saints-Pères et ensuite de la Pitié Salpêtrière. Le boycott des examens de septembre a été annulé, mais je n'ai pas voulu les passer. Plus tard, je n'ai pas voulu passer le concours de l'internat non plus. Au fil des années, je pense être resté fidèle à mes idées de l'époque. »

Dr Philippe Sopena, ancien vice-président de MG France


Source : Le Quotidien du médecin: 9662