La Charte université-handicap signée par la Conférence des présidents d’université a officialisé la volonté de se donner les moyens pour recevoir les étudiants en situation de handicap, de mettre en place des procédures de compensation, de développer des formations destinées au personnel des universités ainsi que des programmes de recherche au niveau universitaire comme cela s’est fait à Aix/Marseille, où de très nombreuses personnes se sont impliquées.
Les handicaps (ou déficiences) ne sont pas seulement moteurs et le champ d’action s’étend à toutes les déficiences visibles ou invisibles telles que certaines déficiences sensorielles, les troubles de l’apprentissage, etc.
Préparer l’insertion dès le collège
Cela suppose d’établir des liens entre enseignement secondaire et supérieur afin d’anticiper l’arrivée à l’université dès le moment des vœux et d’organiser des actions spécifiques comme les journées portes ouvertes où ces jeunes peuvent rencontrer des enseignants et des étudiants. Lorsqu’ils arrivent à l’université, les étudiants sont accueillis par le personnel administratif, par les équipes plurielles de la Mission Handicap afin d’évaluer les difficultés, de mettre en place des compensations pour qu’ils aient le moins de barrières possible. Il faut prévoir le logement, les déplacements, voire d’embaucher des auxiliaires de vie, mais aussi de favoriser les activités sportives et culturelles. L’université leur ménage des espaces afin qu’ils puissent se reposer, faire des injections ou des soins si nécessaire, se changer. « C’est pour l’université un enrichissement indiscutable et on arrive à gérer des situations qui paraissent insolubles », se félicite le Pr Delarque.
Préparer l’avenir professionnel
Comme tout un chacun, les étudiants en situation de handicap visent un travail. Une autre mission de l’université est d’anticiper aussi l’avenir professionnel, en particulier avec les périodes de stages chez ses partenaires, un réseau d’entreprises publiques ou privées qui ne cesse de s’élargir. Les relations avec la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) sont essentielles pour obtenir des aides, aménager éventuellement le poste de travail, les faire bénéficier du statut de travailleur handicapé.
Vers une société plus ouverte
«Tout n’est pas parfait mais je reste très optimiste. Le nombre d’étudiants en situation de handicap dans les universités françaises, qu’on estime actuellement à 11 000 (soit 0,5 % de l’effectif étudiant global) augmente d’environ 15 % par an. Plus il sera important, plus se développeront des programmes d’enseignement et de recherche sur ces thèmes, et mieux ces déficiences seront connues. L’habitude de côtoyer les personnes présentant des handicaps dans les études ou au travail permettra de dépasser le stade de l’acceptation pour arriver à une société où cela sera naturel », conclut le spécialiste.
D’après un entretien avec le Pr Alain Delarque, hôpital de la Timone, chargé de mission handicap au sein de l’université Aix-Marseille.
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