Une société savante impliquée pour l’innovation

En rééducation, l'innovation est essentielle. « Les rééducateurs doivent s'approprier l'évolution technologique de dispositifs ou de systèmes d'information pour leurs patients : outils de rééducation et d'autorééducation, systèmes de robotisation fonctionnelle, dispositifs pouvant accentuer l'intensité de la rééducation, réalité virtuelle… », explique le Dr Paul Calmels, spécialiste en médecine physique et de réadptation (MPR) au CHU de Saint-Étienne.

Ces outils innovants et les données qu'ils engrangent aident à mieux évaluer les troubles, à analyser les mouvements et les fonctions. Ainsi les stratégies thérapeutiques s'affinent et les programmes de rééducation se développent dans tous les champs de la MPR (kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie…). Les outils connectés constituent l'interface entre patients et soignants, tout en développant le soin ambulatoire : autorééducation, éducation, compliance, suivi à distance, etc.

Aider et soutenir les start-up

L'idée du Dr Calmels et de ses collègues lorsqu'ils créent en 2016 le concours SOFMER est née d'un constat simple. « Nous sollicitions régulièrement les industriels et avons des liens avec des écoles d'ingénieurs (Mines, Télécoms…) et de design. Nous nous sommes simplement demandé ce que nous pouvions leur apporter ! Une start-up n'a ni les compétences cliniques ni les connaissances réglementaires en matière de santé et de handicap. Nous avons ces compétences et connaissances, mais aussi des réseaux (centres de rééducation, associations de patients…) dont nous pouvons leur faire bénéficier. D'où l'idée d'accompagner et promouvoir, par ce prix, des projets ciblés sur la rééducation, le handicap ou l'aide à la personne vers le monde industriel et de la recherche. Aider ces start-up, c'est contribuer au développement économique territorial et national », explique le Dr Calmels.

Le congrès accueille près de 3 000 personnes pour une rencontre professionnelle ouverte sur la société civile, l'industrie, la recherche et le développement. En 2018, le congrès commun SOFMER/ISPRM (The International Society of Physical and Rehabilitation Medicine) va donner une visibilité internationale au concours innovation. Son jury issu du monde médical (rééducateurs), économique (industriels), de la recherche (universités, écoles d'ingénieurs) et financier (BNI) a retenu 3 dossiers parmi une trentaine, sur des critères de besoins identifiés, de fiabilité et validité, ainsi que de partenariat (industrie, recherche). Les candidats invités au congrès peuvent présenter leur projet, discuter, enrichir leur carnet d'adresses et les gagnants bénéficient au-delà d'un prix, de la mise en ligne de leur projet sur le site de la SOFMER.

« Nous souhaitons que les développeurs potentiels identifient la SOFMER, l'interpelle et que le concours devienne un rendez-vous pour ceux qui œuvrent à améliorer la qualité de vie et l'inclusion des personnes en situation de handicap. Reste un travail de longue haleine  pour le pérenniser ! », précise le Dr Calmels.

D'après un entretien avec le Dr Paul Calmels, médecin MPR au CHU de Saint-Étienne