4es assises nationales de gynécologie à Nancy

Profession : La gynécologie a besoin de spécialistes

Publié le 11/07/2013
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Crédit photo : BSIP

IL Y A actuellement en France 3 101 médecins spécialistes en gynécologie médicale et obstétrique et en gynécologie médicale*. On entend ici par gynécologues médicaux et obstétriciens les spécialistes qui pratiquent la gynécologie et qui suivent la grossesse. Sont exclus les obstétriciens qui sont des chirurgiens.

Il y a 1 652 spécialistes en gynécologie médicale et obstétrique en activité. Leur nombre a diminué de 21 % depuis 2007 et on prévoit encore une diminution de 15 % d’ici 2018. L’âge moyen de ces spécialistes est relativement élevé : 59,3 ans, 48 % ont plus de 60 ans et 0,1 % moins de 35 ans ! L’exercice est libéral dans 62 % des cas et mixte dans 23 %. « Ce qui est inquiétant, souligne le Dr Patrick Romestaing, c’est que 50 départements sont à faible densité et que le nombre de ces spécialistes va diminuer uniformément dans les cinq ans ». En 2012, il y a eu seulement 2 inscriptions en gynécologie médicale et obstétrique, il s’agissait de femmes ayant adopté un mode d’exercice salarié avec un diplôme français obtenu en 2012. À noter qu’un certain nombre de spécialistes en gynécologie médicale et obstétrique optent pour la gynécologie médicale seule au cours de leur carrière.

La démographie des gynécologues médicaux (ils sont aujourd’hui 1 449 en activité) est également en décroissance de 25 % depuis 2008 et va encore diminuer de 22 % d’ici 2018. L’âge moyen est également assez élevé (58 ans) mais, petite lueur d’espoir, quelques femmes adoptent cette spécialité et les moins de 35 ans représentent 4,6 %. Le mode d’exercice majoritaire est libéral (69 %) et mixte dans 19 % des cas. Les projections à 2018 prévoient une diminution dans 70 départements. En 2012, il y a eu 22 inscrits dont 95 % de femmes, les deux tiers ayant choisi un mode d’exercice salarié. Le diplôme obtenu était français dans 95 % des cas et 86 % avaient obtenu leur diplôme en 2012.

«Il est évident, résume P. Romestaing que toutes ces données ne sont pas optimistes et qu’ils interrogent sur une éventuelle relève dans le secteur libéral. L’hôpital ne pourra pas absorber toute la patientèle. C’est tous ensemble que les médecins doivent défendre leur spécialité. »

272 000 médecins en France aujourd’hui.

Pour mémoire, il est utile de rappeler que le Conseil national de l’ordre des médecins recense aujourd’hui près de 272 000 médecins en France. Le nombre s’accroît d’année en année et le nombre de retraités également. Mais contrairement à ce que l’on entend dire, le nombre de médecins actifs (200 000) ne diminue pas même s’il stagne depuis une dizaine d’années. La moyenne d’âge se situe à 52 et 51 ans respectivement pour les médecins généralistes et pour les spécialistes. La féminisation de la profession est importante et retrouvée surtout chez les moins de 40 ans : 43 % des médecins aujourd’hui sont des femmes et le nombre croit de 1 % par an. Il y a actuellement 300 médecins pour 100 000 habitants en France, les régions les plus médicalisées étant le sud de la France et la région Ile-de-France.

Quant aux médecins étrangers établis en France, ils sont un peu moins de 20 000 actifs et près de 1 400 retraités. Ils viennent essentiellement des pays du Maghreb (essentiellement d’Algérie), d’Europe (Roumanie, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne) et de Syrie. Ils sont salariés en grande majorité. Parmi les 6 324 médecins nouvellement inscrits à un tableau de l’Ordre français au cours de l’année 2012, 24 % sont titulaires d’un diplôme obtenu hors de France, 28 % en Roumanie, 14 % en Algérie et 8 % en Italie.

Communication du Dr Patrick Romestaing. Président de la section santé publique et démographie médicale, COM.

*Toutes les données chiffrées sont données par le Conseil national de l’ordre des médecins

 Dr BRIGITTE MARTIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9257