La prise en charge du pied diabétique est bien codifiée. La HAS préconise
« d’orienter le patient vers une équipe multidisciplinaire spécialisée dans un délai inférieur à 48 heures, sauf en cas d’infection étendue ou avec des signes systémiques, où l’hospitalisation doit être immédiate. Dans la plupart des cas, il n’y a pas d’indication en urgence à une antibiothérapie ou à une amputation » (1).
Le moment de l’acte chirurgical est conditionné à l’exploration préalable de la plaie et une intervention d’urgence est rarement nécessaire. « L’équilibre métabolique, l’infection, la décharge, l’artériopathie et les soins locaux sont les cinq points incontournables de l’expertise d’une plaie du pied diabétique », a insisté le Dr Jacques Martini (Toulouse). La chirurgie se positionne le plus souvent en seconde intention, en l’absence d’amélioration clinique et après un traitement médical bien conduit. Elle se pratique après une évaluation exhaustive de la plaie et un contrôle des facteurs de gravité que sont l’infection (antibiothérapie), l’atteinte vasculaire et l’ischémie tissulaire. En urgence, elle a des indications très limitées (sepsis grave avec mise en jeu du pronostic vital, abcès avec syndrome de loge, dermohypodermite bactérienne nécrosante).
Les gestes chirurgicaux conservateurs sur les parties molles lors d’hypodermite par exemple (excision des tissus infectés, drainage) et la chirurgie conservatrice osseuse lors d’ostéite, permettent de ne pas désorganiser de façon majeure l’architecture du pied, s’attachant à en maintenir la fonctionnalité et à éviter toute exposition à un surrisque de récidives. Le geste chirurgical est souvent complété par une renutrition et la mise en place d’une oxygénothérapie hyperbare.
L’amputation ne se pratique qu’en dernier recours en cas de lésions sévères, extensives et irréversibles. Ces dernières années, le taux d’amputations a diminué (9 500 en 2011).
D’après la communication du Dr Jacques Martini (Toulouse)
(1) ALD 8 recommandations HAS ; mai 2007
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