« Est-ce que la pilule protège des IST ? ». Dans la salle H-101 de l'UFR santé d'Angers, Mégane et Alice, deux étudiantes angevines en 5eannée de pharmacie et 4e année de médecine, interrogent quatre lycéens sur la vie sexuelle. La réponse des jeunes fuse : « Je ne sais pas ».
L'UFR santé d'Angers propose déjà depuis deux ans des actions de prévention auprès des collèges et lycées. Le temps d'un atelier d'une heure, Mégane et Alice se sont muées en animatrices. Elles viennent faire découvrir à leur « presque pairs » les comportements à risques et utilisent à ce titre des outils ludiques. Le jeu de l'oie a été privilégié pour échanger sur la sexualité. Chaque lycéen tire une carte sur la table et pose la question écrite au dos à voix haute. Si les lycéens hésitent ou ne connaissent pas la réponse les étudiantes les orientent.
Sur la table, des supports ont été apportés – stérilet, préservatifs (masculins et féminins) et pilule contraceptive. L'ambiance est conviviale. Les lycéens posent des questions, certains sourient. La proximité de l'âge permet de libérer la parole plus facilement. « Au début, on est gêné mais après quelques séances on parle beaucoup plus », raconte un lycéen qui suit sa deuxième séance avec les mêmes interlocutrices.
Déconstruire les clichés
Pour parler des addictions comme l'alcool et le cannabis, les deux étudiantes ont choisi le « jeu du risque ». Les lycéens doivent classer des photos (saut en élastique, moto, alcool en famille, alcool entre amis, etc.) en fonction de la dangerosité estimée. « Cela permet de voir l'idée qu'ils se font des différents degrés du risque », précise Mégane.
Le jeu se poursuit avec l'activité « info/intox » où chacun tire une carte et répond à la question posée par oui ou non. « Quand on arrête de fumer, grossit-on ? », lit l'un d'eux. Encore une fois, les lycéens sont hésitants. « Ces séances permettent de déconstruire les clichés, il y a souvent de la confusion », ajoute Alice.
Pour mener à bien l'atelier, les deux étudiantes en santé ont suivi une formation de deux jours en 2016 avec des professionnels de santé. L'objectif était d'avoir quelques clés pour animer un groupe et utiliser des supports sur la sexualité et les addictions adaptés aux lycéens.
Pour elles, le pari est gagné ; elles ont appris de nouvelles compétences. « On n'est plus face à nos livres, commente Alice. Il y a une sorte de responsabilité pédagogique ». Mégane parie que cette formation sera utile à son début de carrière en officine. « Je serai plus à l'aise à la pharmacie pour mettre en confiance une jeune fille si elle a des questions sur la contraception », souligne-t-elle. Enfin, l'interprofessionnalité a séduit. « On se rend compte que le binôme médecin-pharmacien est complémentaire ».
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