Entretien avec le directeur de l'hôpital Saint Joseph

Jean-Patrick Lajonchère : « Il faut réhabiliter les centres de santé »

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Publié le 29/04/2019
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LE QUOTIDIEN : Plus d'un an après l'ouverture du centre du sein, avez-vous atteint vos objectifs ?

JEAN-PATRICK LAJONCHÈRE : En termes d'esprit, oui, je suis complètement satisfait. L'envie de travailler ensemble, entre professionnels de différentes spécialités, est là. Les médecins connaissent très bien leur métier et les patientes s'y sentent protégées. En termes d'activité, nous nous attendions à faire davantage de dépistage et moins d'expertise, or il y a eu beaucoup d'expertise dès le début. Ce serait bien de faire plus de dépistage à l'avenir car cela correspond à un besoin à Paris.

Pourquoi implanter le centre du sein dans un centre de santé ?

Je suis militant des centres de santé, il faut les réhabiliter et y faire de l'excellence. Le groupe Saint-Joseph avait la possibilité d'implanter le centre du sein dans le centre de santé Marie-Thérèse, l'occasion a fait le larron. Les centres de santé sont une vraie démarche au sein de notre groupe qui en compte trois aujourd'hui et bientôt cinq. Nous y croyons beaucoup. C'est dans la culture de Saint-Joseph puisque le premier centre historique date de 1918 à Malakoff. Et nous ne sommes pas les seuls à y croire, les autres hôpitaux s'y mettent aussi. 

Était-ce important d'ouvrir un centre à échelle humaine ?

C'était indispensable. Lors de mon parcours professionnel, j'ai pu constater que le circuit dans le cancer du sein est l'un des plus complexes à organiser. Il y a davantage de possibilités et de liens entre les traitements proposés. La coordination est un élément clef pour un parcours optimisé. 

Le choix de la structure s'est porté sur un centre plutôt qu'un institut comme il en existe à Saint-Joseph par exemple pour le glaucome ou la proctologie. Si la plateforme organisationnelle est une caractéristique commune, il y a dans le centre la notion d'une collaboration plus étroite entre les spécialités.

L'idéal dans un centre est de regrouper la prise en charge dans un même lieu autour de l'imagerie, comme c'est le cas pour le sein avec la mammographie ou comme ça l'est aussi pour l'endométriose avec l'échographie. C'est plus compliqué pour d'autres pathologies quand le standard est le TDM ou l'IRM. 

Propos recueillis par le Dr Irène Drogou

Source : Le Quotidien du médecin: 9745