« Quand on y pense, on trouve ! » Tel est peut-être le principal message des nouvelles recommandations de la SFHTA sur les hypertensions artérielles d’origines médicamenteuse ou toxique présentées par le Dr Pierre Boutouyrie (Paris).
Conçu sous forme de fiche technique, ce travail détaille les principaux produits et mécanismes d’action en cause et précise la conduite à tenir au cas par cas.
Les principaux mécanismes de l’HTA induite par une substance exogène sont les effets sympathomimétiques et la rétention hydrosodée. La prise de la substance peut expliquer à elle seule l’HTA ou plus souvent contribuer à sa sévérité et/ou sa résistance au traitement.
Plus rarement, l’HTA peut aussi apparaître au moment du sevrage comme à l’arrêt des bêtabloquants, de la clonidine, de la L-Dopa ou lors d’un sevrage alcoolique ou en morphinique, avec une activation secondaire du système sympathique.
Si la prise de réglisse est une cause bien connue d’HTA d’origine exogène, bien d’autres substances peuvent être impliquées, qu’il s’agisse de médicaments, d’aliments, de métaux ou encore de produits de dopage ou de substances psychoactives. Pour plusieurs substances, « il existe une grande variabilité interindividuelle dans la sensibilité aux effets hypertenseurs », l’idiosyncrasie (sensibilité exagérée) n’étant pas prévisible à l’avance.
L'alcool, principal accusé
« L’alcool est la première cause d’HTA toxique en France et une cause très fréquente de résistance au traitement de l’HTA », rappellent les auteurs. Sur le plan médicamenteux, AINS, œstroprogestatifs ; antidépresseurs (IMAO, IRSNA), corticoïdes, immunosuppresseurs, EPO et antiangiogéniques sont le plus souvent en cause. La phytothérapie peut aussi être impliquée. En cas d’HTA induite, « la première chose à faire est d’y penser de manière systématique et à tous les stades de l’hypertension ». Ensuite, « chaque fois que cela est possible la solution idéale est l’arrêt de la substance incriminée ». À défaut, la réduction des doses ou la modification des modalités d’administration peut suffire à corriger l’HTA ou améliorer son contrôle.
Enfin, si l’arrêt du médicament n’est pas possible, l’HTA doit être traitée « en utilisant des médicaments qui contrecarrent le mécanisme sous-jacent de l’HTA induite par le médicament ».
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