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Dossier

E-santé

Applis, ces confrères qui osent

Publié le 21/10/2016
Applis, ces confrères qui osent

Ouverture
VOISIN/PHANIE

La santé connectée est-elle l'apanage des industriels? Les applications et objets connectés ont connu depuis leur apparition une croissance exponentielle. Un succès encouragé par l'adhésion rapide des patients alors que les professionnels de santé de leur côté ont parfois montré plus de réticences pour se lancer. Certains se sont pourtant impliqués en créant, évaluant ou prescrivant des applications et objets connectés et ils espèrent montrer que les généralistes ont tout à gagner à être partie prenante de cette révolution numérique.

Plus de 165 000 applications santé sont disponibles en 2016, selon IMS Health. Cela en fait le domaine le plus pourvoyeur sur les plates-formes de téléchargement. Et le phénomène s’est développé de manière fulgurante et conséquente : en 2011, on dénombrait 20 000 applications santé et 97 000 en 2012 (Research2Guidance).

Les patients se sont rapidement lancés d’après une étude réalisée par Ipsos cet été, 43 % des Français utilisent au moins une application santé, 37 % au moins une gratuite et 32 % au moins une payante. Si pour beaucoup il s’agit d’applications d’activité physique ou de nutrition, les patients atteints de maladie chronique sont prêts, eux aussi, à tester ce genre d’outils au quotidien. D’après l’étude de 2013 « A la recherche du ePatient », plus de 70 % d’entre eux pourraient utiliser une application s’ils disposaient d’un smartphone ou d’une tablette. D’ores et déjà, près d’un tiers des mobinautes santé est atteint d’une maladie chronique. Si les patients ont donc en nombre intégré cette nouvelle dimension à leur quotidien santé, il n’empêche que beaucoup s’interrogent sur la fiabilité des applications. D’après un sondage 2016 Ipsos, l’indice de confiance sur 10 pour une application santé est de 4,7 et 4,6 pour un objet connecté. La sécurité et la protection des données sont le domaine qui les inquiète le plus, mais les informations et le contenu santé ne font pas beaucoup mieux : 4,5 pour une application, 4,3 pour un objet connecté.

Les généralistes bien obligés de se mettre à la page, eux aussi. Sinon par intérêt, ou par défaut, ils se mettent à la page des applis et objets connectés de santé. D’autant plus que les médecins sont considérés comme les plus à même, par leurs patients, de les conseiller. Selon ces derniers, ils sont les plus légitimes (indice de 7 sur 10) pour leur recommander les bons outils devant l’Assurance Maladie (6,9) ou la mutuelle ou l’assureur (6,1). À titre personnel, dans leur organisation du travail ou en tant que prescripteurs (voir l'encadré 1) , les généralistes ont donc une place à prendre dans le monde de la santé connectée. Certains n’ont d’ailleurs pas hésité à prendre les devants, en se chargeant directement de la création (voir l'encadré 3) de ces applis et objets connectés, en s’assurant de leur utilité via l’évaluation (voir l'encadré 2) ou en guidant les patients vers les outils pertinents.