Une détenue décède à Fleury-Mérogis, une plainte contre X a été déposée

Publié le 06/11/2012

Une jeune femme de 34 ans est décédée vendredi dernier dans sa cellule de la maison d’arrêt des femmes (MAF) de Fleury-Mérogis. Son avocate, Me Servane Crosnier, a déposé une plainte contre X, pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire. Les questions se bousculent autour de l’absence d’intervention du personnel médical. L’autopsie de la victime doit avoir lieu mercredi, mais les premiers éléments témoigneraient de plusieurs négligences. Selon l’avocate, la jeune femme souffrait d’antécédents cardiaques. Le jeudi 1er novembre, elle se sent mal lors de la promenade de 15 heures et se plaint de douleurs et d’engourdissements dans les bras, les épaules, et la cage thoracique. Plusieurs surveillantes se seraient succédé dans sa cellule. Le médecin de garde aurait été appelé : très affairé dans le quartier des hommes, il se serait dit débordé et ne se serait pas déplacé. La co-détenue s’est endormie à 3 heures du matin. Lorsqu’elle s’est réveillée à 7 heures, sa camarade était décédée.

« Pourquoi le médecin n’a-t-il pas demandé aux surveillantes d’appeler le 15 s’il était débordé », s’interroge Me Crosnier. François Bès, de l’Observatoire international des prisons (OIP) se pose la même question. « Qu’a dit le gradé qui lui a téléphoné : a-t-il utilisé des termes précis susceptibles de l’alerter ? ». Le drame pointe les difficultés de l’accès aux soins en prison. La prison de Fleury-Mérogis, qui compte plus de 3 800 détenus répartis sur 3 sites, est l’une des très rares structures carcérales à disposer d’un médecin de garde à l’Unité de consultations et de soins ambulatoires. Ailleurs, l’UCSA est ouverte de 8 heures à 17 heures. Le week-end des infirmières assurent une présence a minima. En cas d’urgence, le surveillant doit appeler le 15.

Plus de précision dans notre édition papier du 8 novembre.

C. G.

Source : lequotidiendumedecin.fr