Le conseil départemental de l'Ordre des médecins (CDOM) du Nord a ouvert une enquête hier, lundi, sur un chirurgien de l'hôpital Victor Provo de Roubaix. Le praticien est soupçonné de maltraitances sur du personnel hospitalier et sur des patients de son service. Selon France Bleu Nord, qui a révélé l'information, le praticien aurait donné des coups de pied à une infirmière, menacé une autre avec un bistouri ou encore insulté des patients.
« C'est à la suite de l'agression d'une infirmière et d'une alerte des personnels de bloc opératoire que nous avons décidé d'écrire à la direction mi-janvier, et de demander la protection fonctionnelle des agents qui travaillent avec ce praticien », explique Jacques Adamski, secrétaire adjoint CGT à l'hôpital de Roubaix et membre du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
La direction a accordé cette protection, qui est due aux agents de la fonction publique en cas de violences, menaces, injures, diffamations ou outrages dont ils peuvent être victimes.
D'après le syndicat, le comportement du chirurgien remonterait au début des années 2000, lorsqu'il a été embauché à Victor Provo. « Mais à chaque fois, les conflits ont été réglés à l'amiable », indique le syndicaliste.
Des éléments de réponse attendus
Pour le moment, aucune plainte n'a été déposée à l'encontre du chirurgien de la part du personnel ou des patients. Par ailleurs, certains faits anciens sont désormais prescrits. Le Centre national de gestion (CNG) et l'Ordre départemental des médecins ont en revanche été alertés par l'Agence régionale de santé (ARS), elle-même contactée début février par la direction de l'hôpital. Plus d'une vingtaine de témoignages leur ont également été transmis.
« En plus des témoignages, nous avons reçu un signalement de l'ARS, à la suite duquel nous avons confié l'enquête à un conseiller ordinal, qui va rencontrer le médecin, précise le Dr Jean-François Rault, président du CDOM du Nord. Il devra vérifier s'il y a eu un manquement déontologique, si c'est le cas, l'affaire sera confiée à la chambre disciplinaire de l'Ordre régional. » Le rapport d'enquête doit être rendu au plus tard dans trois mois.
Le CNG, de son côté, indique avoir demandé au praticien « des éléments de réponse, en vertu du principe du contradictoire ». « Nous ne savons donc pas encore si nous engagerons une procédure et dans quel délai », ajoute le CNG.
Selon la CGT, le chirurgien mis en cause n'opérerait plus au bloc pour le moment mais continuerait à consulter au sein de l'établissement. La direction de l'hôpital, contactée, n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
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