Une étude réalisée par le Comité de coordination de toxicovigilance à la demande de la Direction générale de la santé a permis de recenser 156 incidents, après utilisation d’un éthylotest chimique entre le 1er janvier 1999 et le 10 juin 2012, signalés auprès des centres antipoison et de toxicovigilance. La présence d’un éthylotest, électrique ou chimique, est obligatoire dans tous les véhicules depuis le 1er juillet 2012. Les automobilistes en infraction seront verbalisables (amende de 11 euros) à partir du 1er mars 2013.
Conjonctivite et kératite
C’est dans le cadre de ces décrets qu’une étude sur les effets nocifs potentiels de ces éthylotests à usage unique a été demandée. Parmi les 156 incidents recensés auprès des centres antipoison, 119 présentaient au moins un symptôme. Les cas symptomatiques résultaient, dans deux tiers des situations, d’une exposition buccale ou orale et « présentaient en l’occurrence, pour l’essentiel, des signes bénins d’irritation des muqueuses digestives ».
Près du quart des cas (24 %) « résultaient d’une exposition oculaire ». « On note 21 cas de projection oculaire au moment de l’ouverture du dispositif ce qui est le plus préoccupant car toujours responsable de conjonctivite marquée, et dans un cas, de kératite », soulignent les auteurs. La conséquence la plus grave a été constatée chez un enfant de 5-6 ans à la suite de la manipulation d’un éthylotest par son père.
Les expositions accidentelles concernaient des enfants de moins de 4 ans dans 20 % (n = 31) mais aussi des jeunes adultes avec un pic entre 1 et 7 ans et un deuxième entre 17 et 20 ans, âge visé par l’autocontrôle (sortie de boîte de nuit).
Acide sulfurique et sel de chrome
Les éthylotests sont constitués d’un tube de réactif contenant principalement de la silice sous forme de cristaux ou de gel, de l’acide sulfurique et un sel de chrome. L’exposition aux agents contenus dans l’éthylotest peut être accidentelle (142 cas) ou volontaire (10 cas). À noter que dans 4 cas, le dispositif a été croqué et/ou avalé dans un contexte d’état ébrieux avancé.
Compte tenu de leur composition, les effets nocifs potentiels des éthylotests sont essentiellement irritatifs et corrosifs (dus au dérivé du chrome et à l’acide sulfurique) : ulcération de la muqueuse jugale, œsophagite, kératite. Des effets locaux qui peuvent être minimisés par des mesures de décontamination (lavage immédiat à l’eau pendant 15 minutes). En cas d’ingestion, les toxicologues du groupe de travail recommandent, compte tenu des quantités minimes qui ont en jeu, la prise d’un verre d’eau avant même la consultation d’un centre antipoison. Les experts estiment peu probables les effets systémiques (ingestion de chrome d’iodure ou de nitrate de potassium) du fait des petites quantités mises en œuvre. De même, le risque de sensibilisation avec les dérivés du chrome hexavalent semble réduit.
Quant à la cancérogénicité des dérivés du chrome hexavalent, elle ne peut être appréhendée dans cette étude, portant sur des cas d’exposition aiguë, unique et de courte durée.
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