ON SAIT que l’étude FREEDOM a apporté les preuves de la grande efficacité du denosumab, premier anti-ostéoporotique issu des biotechnologies qui cible spécifiquement le RANK – ligand chez 7 868 femmes ménopausées suivies pendant 3 ans, (la moitié d’entre elles recevaient une injection sous-cutanée, tous les 6 mois, de 60 mg de denosumab et les autres un placebo, une supplémentation vitamino-calcique étant associé dans tous les cas). On observe une réduction significative du risque de nouvelles fractures vertébrales (-68 %), des fractures non vertébrales (-20 %) et de fractures de hanche (-40 %).
Au terme de cet essai toutes les patientes on été mises sous denosumab, 4 550 (70 %) d’entre elles étant entré dans cette extension dont les résultats à 2 ans ont été présentés à Valence (2 343 femmes ayant bénéficié d’un traitement de 5 ans au total).
On constate qu’à la 4e et 5e année la densité minérale osseuse (DMO) augmente encore de 1,9 % et 1,7 % au niveau lombaire et de 0,7 % et de 0,6 % au niveau de la hanche (p< 0,0001 par rapport aux valeurs enregistrées après les 3 premières années). Au terme des 5 ans le gain global est, respectivement, de 13,7 % et de 7 %. Le gain est également significatif après 2 ans de denosumab, chez les patientes du bras placebo : + 7,9 % et + 4,1 % (p< 0,001).
Des chiffres stables.
De même les taux de CTX (marqueur de remodelage osseux) sont rapidement et fortement et abaissés après mise sous denosumab, cela dans les deux groupes. Surtout l’incidence de nouvelles fractures vertébrales et non vertébrales reste faible et inférieure à celle enregistrée dans le groupe placebo de l’essai FREEDOM.
Enfin, le taux d’effets secondaires a été de 83,4 % pour les femmes qui ont reçu du denosumab pendant 5 ans et de 82,7 % chez celles qui sont passées du placebo au traitement actif (18,9 et 19,4 % pour les effets indésirables sévères). Le Pr Papoulous (Pays-Bas) insiste sur la stabilité de ces chiffres tout au long de ces 5 années, ce qui va à l’encontre d’un éventuel effet cumulatif, notamment pour les infections et les affections malignes. On ne note pas de fractures atypiques ni de manifestations cutanées (érésypèle, notamment) dans les deux groupes, alors que ces effets indésirables ont été parfois mentionnés au début du traitement. Enfin, 2 cas d’ostéonécrose de la mâchoire ont été rapportés dans le groupe passant du placebo au denosumab, cette ostéonécrose ayant cicatrisé en 6 mois, sans complications.
Au total, l’extension de FREEDOM confirme l’efficacité et la tolérance du denosumab à 5 ans, en attendant plus, car le suivi est prévu jusqu’à 10 ans.
Denosumab et observance.
Une autre information importante a été fournie par l’étude DAPS (Denosumab Adherence, Preference, Satisfaction) dont les résultats ont été présentés par le Pr Nick Freemantle (Birmingham, Royaume-Uni). DAPS est une étude multicentrique, en ouvert et croisée qui a suivi pendant 2 ans 250 femmes ménopausées dont la DMO était ≤ 2 % et ≥4 % aux niveaux lombaires et du col fémoral. Ces femmes recevaient successivement deux séquences thérapeutiques d’un an dans des ordres différents : denosumab, 60 mg en sous-cutané, tous les 6 mois et alendronate, 70 mg une fois par semaine (per os).
On constate, au terme de l’essai (198 patientes) que le denosumab est significativement supérieur en terme d’adhérence (92,5 % versus 63,5 % p< 0,0001) (93,4 % versus 67,8 % p< 0,0001) et de persistance (97,2 % versus 71,3 % p< 0,0001). Des résultats d’autant plus remarquables que les pourcentages observés sous biphosphonate sont bien supérieurs à ceux rapportés dans d’autres études, note le Pr Fremantle.
Par ailleurs, 92,4 des patientes disent préférer le traitement par denosumab (92,4 % contre 7,6 %, p< 0,0001). Même différence significative (p< 0,0001) pour les indices de satisfaction. Enfin la tolérance des deux traitements apparaît très satisfaisante et comparable, 3,5 % d’effets indésirables sévères sous denosumab contre 3,9 % sous alendronate.
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