Agnès Firmin Le Bodo, une pharmacienne ministre des déserts médicaux

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Publié le 08/07/2022
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Nommée ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé – une première – Agnès Firmin Le Bodo épaulera François Braun et s'occupera spécifiquement de l'accès aux soins et de la lutte contre les déserts médicaux. La prise en charge des soins non programmés (SNP), le déploiement des CPTS ou la poursuite de certaines délégations de tâches devraient logiquement faire partie de son portefeuille. « Je vais [y] mettre toute mon énergie et ma volonté », a assuré celle qui s'est engagée en politique pour « être utile ».

L'énergique pharmacienne, 53 ans, proche d'Édouard Philippe, venait d'être réélue députée (Horizons) de Seine-Maritime. À l'Assemblée, cette professionnelle de santé a siégé durant les cinq dernières années à la commission des Affaires sociales et s'est investie sur le projet de loi sur la bioéthique et la PMA pour toutes. Elle a soutenu une proposition de loi visant à instaurer une fin de vie « libre et choisie ». Dans l'hémicycle, elle jugeait « nécessaire » le décloisonnement des professionnels de santé « pour une meilleure prise en charge des patients » ; elle s'est en revanche positionnée contre le conventionnement sélectif des médecins libéraux.

Avenue de Ségur, elle devra mettre entre parenthèses son activité de pharmacienne, qu'elle avait conservée en tant que députée. Durant la crise Covid, alors que l'Assemblée était au ralenti, elle avait retrouvé son officine au Havre. « Ma place était d'abord là », avait-elle expliqué. « Ce matin encore, à 8h30, je testais et je vaccinais », a de nouveau confié, lors de sa prise de fonction, cette sportive qui pratique le tennis.

Engagée à 15 ans

Auprès d'un ministre de la Santé au profil de technicien, la ministre déléguée apporte une touche plus politique. « Agnès Firmin Le Bodo aura la lourde tâche de m'initier aux subtilités du Parlement », a glissé François Braun lors de la passation de pouvoirs au ministère. De fait, l'engagement de cette femme d'action est ancien. Dès ses 15 ans, elle militait au Havre pour soutenir Antoine Rufenacht, baron gaulliste qui finira par arracher ce fief communiste en 1995. Mais c'est avec Édouard Philippe qu'elle entre au conseil municipal en 2014, comme adjointe en charge de la sécurité et première vice-présidente de la communauté d'agglomération havraise, avant d'être élue députée en 2017. Alors candidate sous l'étiquette LR, elle avait bénéficié de l'absence de concurrent macroniste.

Cofondatrice du parti de centre droit Agir en 2017, avec plusieurs autres élus, elle avait rendu sa carte LR en 2018, en opposition à la ligne Wauquiez. Au Palais Bourbon, la députée a participé à la création d'un dixième groupe parlementaire, Agir Ensemble, allié de la majorité. Réélue députée en juin, elle a naturellement rejoint le groupe Horizons, parti créé par Édouard Philippe. La semaine dernière, elle avait accédé à la présidence de la commission des affaires culturelles.

M.F.

Source : Le Quotidien du médecin