Plus de 29 100 hospitalisations après passage aux urgences, 2,7 millions de consultations estimées en ville et 4 925 décès : le premier bilan provisoire de l’épidémie de grippe de l’hiver 2024-25, dressé par Santé publique France dans son dernier bulletin sur les infections respiratoires aiguës (IRA), publié le 16 avril, témoigne de sa durée et de son ampleur.
Installée durant trois mois en métropole, de début décembre à fin février, suivie de plusieurs semaines en phase post-épidémique, la grippe a duré deux semaines de plus que la moyenne des années 2011 à 2024. D’une sévérité importante, elle a particulièrement frappé les plus de 65 ans et les enfants de moins de 5 ans.
Une couverture vaccinale insuffisante
À l’hôpital, le pic d’activité a été atteint plus tôt qu’habituellement, à un niveau « très élevé ». Le nombre de signalements de cas graves admis en réanimation a atteint un pic en S01, avec 273 admissions signalées pour un total de 1 849 entre S45/2024 et S15/2025. Ces cas étaient principalement des adultes (89 %), avec au moins une comorbidité (86 %) et non vaccinés (62 % de ceux pour lesquels le statut vaccinal était renseigné).
Plusieurs facteurs ont « sans doute contribué à ce fort impact de la grippe » : la circulation simultanée de trois souches virales, la couverture vaccinale insuffisante, une efficacité vaccinale faible à modérée chez les 65 ans et plus (38 %), et « la forte circulation de la grippe chez les enfants en âge d’être scolarisés au moment des fêtes de fin d’année », liste SPF.
La sévérité de l’épidémie de grippe serait par ailleurs un facteur facilitant le niveau particulièrement élevé de cas d’autres pathologies, dont notamment les infections à méningocoques.
Une épidémie modérée de bronchiolite
Concernant la bronchiolite, la dynamique était « globalement comparable » à celle observée les saisons précédant l’émergence du Covid, est-il souligné. Les premières années post-Covid avaient été marquées par des débuts d’épidémie plus tardifs (saison 2020-2021) ou plus précoces (saisons 2021-2022 à 2023-2024).
En termes d’intensité, l’épidémie est restée « à des niveaux faibles et inférieurs aux épidémies des saisons historiques », avant ou après l’émergence du Covid. La saison 2020-2021 a été exclue de l’analyse en raison de son profil atypique lié à la mise en place de mesures de distanciation sociale. La moindre intensité observée cette année « pourrait être liée aux campagnes d’immunisation des nouveau-nés contre les infections à VRS, soit par la vaccination de la femme enceinte, soit par l’immunisation passive des nourrissons par un anticorps monoclonal », explique SPF.
Pour le Covid, l’activité est restée à des niveaux faibles après les pics observés en juillet et septembre 2024. Plusieurs variants ont circulé depuis : majoritairement le variant KP.3.1.1 entre septembre et novembre, et le XEC (recombinant KS.1.1/KP.3.3) à partir de fin novembre 2024. Alors que le Covid ne répond pas à une dynamique saisonnière et qu’une hausse de la circulation virale est observée dans les eaux usées (+ 22,5 % en S15 par rapport à la S14), une nouvelle campagne de vaccination est ouverte depuis le 14 avril.
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