Dans le rhumatisme psoriasique (PsA), les recommandations de l’Eular préconisent une approche thérapeutique ciblée et suggèrent un traitement précoce plus intensif chez les patients ayant un mauvais pronostic. Mais l’intérêt d’un traitement biologique précoce par rapport à la prise en charge progressive reste débattu.
Dans ce contexte, l’objectif de l’étude Speed (1) était de comparer la réponse PASDAS à 24 semaine chez des patients atteints de PsA, nouvellement diagnostiqués, présentant des facteurs pronostiques défavorables et recevant soit un traitement standard (DMARD) en mono ou bithérapie (méthotrexate plus sulfasalazine/léflunomide) soit un anti-TNF (adalimumab) précoce. 192 patients naïfs de traitements biologiques (bDMARD) ont été recrutés (âge moyen 47,6 ans).
Un contrôle rapide de la maladie sous traitement intensif
À la semaine 24, les groupes association de DMARDs et anti-TNF ont montré une réduction significative du score d’activité PASDAS par rapport au groupe monothérapie par DMARD. Il n’y avait aucune différence entre les deux stratégies intensives, anti-TNF précoce ou DMARDs conventionnels combinés. Les critères secondaires ont mis en évidence dans ces deux groupes, un contrôle rapide de l’inflammation. En revanche à 48 semaines, le bénéfice persistait uniquement pour le groupe anti-TNF. Les données de tolérance n’ont pas montré d’augmentation notable des effets indésirables. Les céphalées, les nausées, la diarrhée et les anomalies hépatiques ont été observées plus fréquemment dans le groupe DMARDs combinés, alors que les infections étaient plus fréquentes dans le groupe anti-TNF précoce.
En conclusion, ces données montrent qu’un traitement intensif initial par des agents biologiques ou une association de DMARDs conventionnels sont supérieurs pour un contrôle rapide de la maladie chez les patients à risque atteints de rhumatisme psoriasique modéré à sévère. Même avec seulement six mois de traitement biologique précoce, les meilleurs résultats se maintiennent à un an.
Les nouvelles associations à la loupe
Dans les cas complexes de rhumatisme psoriasique, l’obtention d’une rémission est parfois difficile. D’où l’intérêt des associations de traitements de fond biologiques (bDMARD) et traitements synthétiques ciblés (inhibiteurs de Janus Kinase -JAKi- et inhibiteurs de tyrosine kinase 2 -TYK2i) mais les données sur ces combinaisons sont rares. Une étude mise en place pour évaluer la sécurité et l’efficacité de ces associations dans le rhumatisme psoriasique (2) retrouve une amélioration sur les aspects musculosquelettiques et cutanés. L’association la plus fréquente était l’association anti-IL17 + JAKi. Dans cette situation, un seul cas de stomatite infectieuse légère a été signalé. Dans le groupe biothérapies + TYK2i, un patient a présenté des infections des voies respiratoires supérieures légères sous bimekizumab et deucravacitinib. Globalement, le profil de sécurité des associations était favorable, avec aucune infection grave pendant la période de suivi. Concernant les associations biothérapies plus aprémilast, des cas de diarrhée ont été observées mais aucune infection n’est survenue. Des essais cliniques randomisés sont nécessaires pour valider ces résultats.
(1) Massa S.et al SPEED RCT. OP 089.
(2) Ribeiro A. Lucas et al. OP 0090.
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