Chef du service de rhumatologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP), le Pr Bruno Fautrel reconnaît que « les connaissances des médecins généralistes concernant la lombalgie sont globalement bonnes », notamment face à un patient présentant une lombalgie aiguë. Mais selon un sondage confié par l'Assurance-maladie à BVA, ils demeurent encore dans le flou concernant l'attitude à avoir lors d’un éventuel passage à la chronicité. Ainsi, moins d’un généraliste sur trois considère ainsi qu’il est facile de prévenir la chronicisation de la lombalgie commune. Un sur deux déclare connaître les signes évocateurs de risque de passage à la chronicité.
Un constat que confirme le Pr Fautrel : « Les médecins généralistes savent bien qu’en phase aiguë de la lombalgie la conduite à tenir consiste à calmer la douleur et maintenir une activité physique adaptée sans qu’il soit dans presque tous les cas besoin d’avoir recours à l’imagerie, mais ils restent souvent démunis face à un patient qui ne s’améliore pas au bout de quelques semaines ».
« Entre 4 et 6 semaines après le début de la plainte, si le généraliste constate que la prise en charge qu’il a mise en place n’a pas les effets escomptés, il ne doit pas hésiter à adresser le patient à des spécialistes (rhumatologue, rééducateur, …) pour qu’il bénéficie d’une prise en charge pluridisciplinaire incluant une restauration fonctionnelle et une éventuelle réadaptation psychologique, expose le Pr Fautrel. Dans ces cas de figure, il est important de cadrer sur le plan rhumatologique le mécanisme responsable de la douleur, de mettre en place une rééducation proprioceptive et, selon les patients, d’ouvrir la question de la prise en charge sur plan psychologique et éventuellement professionnel ».
En juillet 2017, l’Assurance-maladie a saisi la Haute autorité de santé pour l’élaboration d’un « guide à destination des médecins et des masseurs kinésithérapeutes pour les patients atteints de lombalgie commune » ainsi que pour la mise sur pied d’un référentiel sur la durée d’arrêt de travail dans le cas d’une lombalgie commune. Membre du groupe de travail sur ces recommandations, le Pr Fautrel concède qu’« il y aura bien une actualisation, mais pas de vraie révolution » concernant la prise en charge des trois types de lombalgie que rencontrent les médecins généralistes : la lombalgie aiguë qui évolue depuis moins de 6 semaines, la suraiguë qui évolue depuis 6 à 12 semaines et enfin la lombalgie chronique, installée depuis 12 semaines.
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