C’est à la fin du mois d’avril que la première alerte avait été donnée par le National health institute (NIH) au Royaume-Uni, face à la survenue de plusieurs cas de réactions inflammatoires post-infectieuses très intenses de découverte brutale chez des enfants en défaillance hémodynamique. Un syndrome qui sera ensuite décrit dans d’autres pays et rattaché au Covid-19.
Ce syndrome inflammatoire multisystémique est proche de la maladie de Kawasaki, mais a une dimension hémodynamique et cardiaque plus importante à la phase aiguë. « La maladie de Kawasaki peut entraîner une myocardite à la phase aiguë, sans parler bien sûr des anévrysmes coronaires à long terme, mais au cours de ce syndrome dont on a dénombré environ 135 cas en France deux à quatre semaines après le pic épidémique de Covid-19, la myocardite était beaucoup plus fréquente », rapporte la Pr Christèle Gras-Le Guen (Nantes). Une majorité d’enfants ont dû être hospitalisés en soins intensifs avec assistance cardiorespiratoire, mais le traitement classique de la maladie de Kawasaki par IgG a permis dans la plupart des cas une amélioration rapide.
Un décès a malheureusement été rapporté à Marseille, à un moment où ce syndrome, pouvant initialement se présenter avec de la fièvre et des signes digestifs, n’était pas encore bien décrit.
Rattrapage des vaccinations
Cet événement dramatique est l’occasion de rappeler l’importance de la vaccination pour les maladies qui peuvent en bénéficier. C’est notamment le cas des infections bactériennes graves. Une étude menée sur le Grand-Ouest sur la période 2014-2018 avait montré que la vaccination aurait pu réduire de 25 % des décès et les séquelles graves liées à ces infections. Les cabinets médicaux ont été désertés, de nombreux centres de PMI sont restés fermés pendant le confinement, et on observe de nombreux retards vaccinaux. « La reprise est encore timide et la vigilance s’impose pour s’assurer du rattrapage vaccinal et de la protection des enfants, en particulier contre les infections les plus graves », souligne la Pr Gras-Le Guen.
Entretien avec la Pr Christèle Gras-Le Guen, CHU de Nantes
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