Une étude épidémiologique récente a analysé l’évolution des carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures (VADS) en France métropolitaine à partir des données du PMSI de 2008 à 2012. La cohorte incluait 131 965 adultes, dont 79 % d’hommes d’un âge médian de 61 ans.
« Malgré les progrès thérapeutiques, le pronostic est mauvais, puisque la survie globale à 5 ans est de 34 % », constate le Dr Stéphane Temam de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif). En fait, les facteurs péjoratifs sont déjà présents à l’inclusion : 57 % des patients sont diagnostiqués à un stade locorégional avancé, 12 % au stade métastatique, et 6 % d’entre eux ont déjà une seconde localisation au niveau des VADS.
Parmi les autres facteurs initiaux de mauvais pronostic, on retrouve les comorbidités (plus de la moitié des patients), le tabagisme et l’alcoolisme chronique, ainsi que la localisation de la tumeur ; les patients atteints d’un cancer de la cavité buccale, de l’oropharynx ou de l’hypopharynx (3/4 des patients) ont une survie significativement diminuée par rapport à ceux ayant un cancer du larynx (23 %).
La survenue au cours du suivi d’une rechute (6 % des cas), celle d’un second cancer des VADS (3 % à 3 ans) ou d’une autre localisation (31 %, dont 10 % au niveau pulmonaire) sont à l’évidence d’autres facteurs de mauvais pronostic.
La mauvaise alliance du tabac et de l’HPV
Le pronostic des cancers de l’oropharynx induits par le papillomavirus humain (HPV) est significativement meilleur que pour ceux HPV-négatifs. Cependant, cet avantage se réduit lorsque les patients sont fumeurs, même si leur consommation de tabac est globalement inférieure à celle des patients non-HPV. Il n’a pourtant pas été montré chez eux d’augmentation, sous l’effet du tabac, des mutations des gènes impliqués dans les cancers des VADS. D’autres études sont en cours afin de comprendre les raisons de l’impact négatif du tabac sur le pronostic des cancers HPV-induits.
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