Une étude réalisée en Corée du Sud sur le long terme a cherché à relier de manière prospective le mode d’alimentation ultratransformé (sodas, viennoiseries et sucreries industrielles… ) au risque de survenue de NAFLD, en groupant les données de près de 40 000 personnes et en répertoriant la consommation d’aliments ultratransformés sous forme de quartiles. Pour cela, les chercheurs ont exploité les données de l’étude HEXA (Korean_health examinee study) au cours de la période de référence (2004-2013) et de suivi (2012-2017). La consommation d’aliments ultratransformés a été évaluée par des entretiens individuels et un questionnaire alimentaire validé. La NALFD était définie par l'index FLI (Fatty liver index) supérieur à 60. Pour mettre en évidence une association entre la prise d’aliments ultratransformés au départ et le risque de développement de fibrose (associée à la NAFLD) puis à la NAFLD au cours de la période de suivi, des analyses univariées et multivariées ont été effectuées.
Parmi les 177 231 participants de l’étude HEXA, 40 224 sujets ont été recrutés, après exclusion de ceux ayant une consommation excessive d’alcool (avec un FLI de base supérieur à 60), des antécédents de maladie hépatique chronique ou sans données de suivi. Au cours de la période médiane de 7,1 ans, 5 160 cas de NAFLD ont été comptabilisés. La consommation d’aliments ultratransformés était associée au risque de NAFLD (Hazard ratio = 1,49 [1,21-1,98], p < 0,001) en analyse univariée. En analyse multivariée, le HR était de 1,41 [1,10-1,81], ajusté sur l’âge, le sexe, l’IMC, l’hypertension, les dyslipidémies, le diabète, les apports caloriques totaux/jour, en protéines, en lipides, en glucides, la consommation d’alcool, le tabagisme, l’activité physique et la perception du stress.
Cette étude nationale démontre que les aliments ultratransformés ont bien un effet délétère sur le risque de maladie du foie, et ceci même après ajustement sur les facteurs de risque classiques de la NAFLD. Plus les apports en aliments ultratransformés sont importants, plus le risque est élevé, selon une relation linéaire.
Des études sont nécessaires pour approfondir des mécanismes complexes sous-tendant l’association entre la consommation d’aliments ultratransformés et la NAFLD.
Abstract OP186
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