Quelque 120 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont rapportés en France chaque année, dont de 90 000 à 100 000 avec des séquelles immédiates. Parmi eux, un tiers va récupérer, un tiers gardera des séquelles et un tiers deviendront dépendants.
« En matière de pronostic, il est important de distinguer deux volets : le déficit à proprement parler (aphasie, paralysie) et la fonction (capacité de manger, parler, se déplacer…), rappelle le Pr Alain Yelnik, du service MPR au sein du groupe hospitalier St-Louis-Lariboisière, Paris. L’objectif premier de la prise en charge est la récupération des déficits. Et cette récupération dépend globalement de trois facteurs : le siège et la taille de la lésion, l’âge et l’état cérébral autour de la lésion et la rééducation ».
Ainsi, une lésion de la capsule interne, même limitée, peut entraîner une hémiplégie massive tandis qu’une lésion temporale droite, même étendue, peut être responsable que d’un léger déficit.
L’état cérébral en dehors de la lésion est également un facteur pronostic majeur de récupération, puisqu’il a un impact direct sur la plasticité cérébrale, qui définit la capacité d’autres neurones à pallier l’activité des neurones morts. C’est là qu’entrent en jeu les antécédents, tels qu’une hypertension artérielle, un diabète, un AVC antérieur ou une maladie neurologique comme une maladie de Parkinson. « Ce n’est pas l’âge qui est un frein à la plasticité cérébrale, mais les comorbidités et les antécédents, qui sont bien sûr plus fréquents à 80 ans qu’à 30 ans », souligne le Pr Yelnik.
Stimulation de la plasticité cérébrale
Le troisième facteur est la rééducation, qui va stimuler et orienter la plasticité cérébrale pour récupérer autant que possible des déficits. Elle doit être intense et précoce, particulièrement au cours des trois à six mois après l’accident initial et viser pendant cette première période la récupération et non pas la compensation. « L’objectif initial est de récupérer les fonctions et non pas de les suppléer, en utilisant par exemple le bras gauche au lieu du droit », insiste le Pr Yelnik. Les trois-quarts des progrès sont faits sur les déficits. Ce n’est que dans un deuxième temps, lorsque l’on est au maximum de la récupération des déficits, que la rééducation vise à récupérer les fonctions, sur le plan moteur, cognitif, du langage ou visio-spatial. Une rééducation qui peut alors durer des années.
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