COMMANDÉ à l’automne au vu de l’émotion suscitée par la vague de suicides à France Télécom, le rapport, signé Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, Christian Larose, vice-président du Conseil économique, social et environnemental, et Muriel Pénicaud, directrice des ressources humaines de Danone, conclut à « un problème de santé qui ne relève pas de la médecine du travail mais du management ». Après avoir mené une quarantaine d’auditions, les auteurs recommandent de « tenir compte d’indicateurs sociaux dans la rémunération des dirigeants » et de mettre le sujet au menu des conseils d’administration. « La performance économique ne peut être le seul critère d’attribution de la rémunération variable, notent-ils. La performance sociale doit aussi être prise en compte, incluant notamment des indicateurs de santé, de sécurité et de conditions de travail, par exemple le turn over, les accidents du travail, la satisfaction des salariés et la promotion interne. »
Performance collective.
Parmi la dizaine de propositions présentées par le rapport, figure aussi la mise en place de plans d’action dans les entreprises et une meilleure formation dans les grandes écoles, « où l’on forme des élites managériales sans leur parler des hommes ». Les auteurs invitent à préférer la performance collective à la performance individuelle et à prendre en compte l’impact humain de tout projet de réorganisation dans l’entreprise. Ils mettent également en garde contre la place prise par les nouvelles technologies de communication comme Internet, au détriment du dialogue direct.
Christian Larose s’est plaint de l’accueil « consternant » réservé par les organisations patronales : « Elles ne veulent pas bouger sur ces sujets et trouvent toutes les raisons du monde pour dire que la question de la santé au travail n’est qu’une mode. »
Soulignant, en réponse, que « la responsabilité sociale des entreprises est d’abord celle des dirigeants », le Premier ministre a annoncé que le rapport sera discuté le 24 février par le Conseil d’orientation des conditions de travail et qu’il contribuera à l’élaboration du plan Santé Travail 2010-2014, annoncé pour le mois prochain.
Le gouvernement s’apprête par ailleurs à mettre en ligne sur Internet des listes d’entreprises de plus de 1 000 salariés, classées en trois catégories selon les efforts qu’elles prodiguent dans la prévention du stress.
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