De nombreuses études ont bien montré l’efficacité de l’activité physique dans la fibromyalgie avec des types d’exercices différents. L’objectif de l’étude présentée à l’EULAR (1) était de comparer l’efficacité sur la qualité de vie des exercices aérobiques, par rapport à ceux réalisés en milieu aquatique. Sur 272 patients initialement randomisés en trois groupes (exercices aérobiques, aquatiques et groupe contrôle) 151 patients (98 % de femmes, âge moyen 50,6 ± 7,6 ans) ayant une observance ≥ 70 % ont pu être évalués. Le programme comprenait trois séances de 60 minutes par semaine pendant 24 semaines avec des exercices d’entraînement cardiorespiratoire, de force musculaire et de souplesse. Le groupe contrôle recevait des conseils d’activité physique. La qualité de vie dans les domaines physique et mental était évaluée par autoquestionnaire (SF-36) à l’inclusion, à la fin du programme puis 12 semaines après.
Les résultats montrent que les modifications de qualité de vie entre l’inclusion et la fin du programme sont supérieures dans le groupe exercices aérobiques sur le plan physique (par comparaison au groupe exercices aquatiques et au groupe contrôle, p < 0,01), sur la douleur, la santé générale, la fonction sociale, et la santé mentale (comparé au bras contrôle, p ≤ 0,05).
Dans le groupe exercices aquatiques, ces modifications ne sont pas significatives par rapport au groupe exercices aérobiques et au groupe contrôle.
Après la période de suivi de 12 semaines à la fin du programme, les améliorations de la qualité de vie du groupe gymnastique sont supérieures à celles des deux autres groupes.
En conclusion, les auteurs soulignent que les exercices aérobiques sont plus faciles à mettre en œuvre et ont une efficacité supérieure aux exercices aquatiques en termes de qualité de vie et que cette amélioration dans le domaine physique et la douleur persistent à 12 semaines.
Associer antiépileptique et antidépresseur
Selon les recommandations de l’Eular, les traitements médicamenteux contre les symptômes douloureux sont à réserver aux patients chez qui les thérapies non médicamenteuses n’ont pas suffi à améliorer significativement la qualité de vie. Dans ces formes sévères associées à des troubles anxiodépressifs, la duloxétine et la prégabaline peuvent être utilisées en monothérapie. Une étude (2) a évalué l’association des deux. 120 patients fibromyalgiques répondant aux critères ACR 2010 ont été randomisés en quatre groupes : prégabaline 200 mg/j, duloxétine 60 mg/j, prégabaline 200 mg/j + duloxétine 30 mg/j et placebo pendant 6 mois. Tous les autres traitements étaient arrêtés. Les évaluations ont été faites à l’inclusion, à 3 et 6 mois : SF-36, Fibromyalgia Impact Questionnaire (FIQ), Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) et béta endorphine sérique.
115 patients ont terminé l’étude. Les résultats montrent que l’association prégabaline et duloxétine semble supérieure à chacune des monothérapies. Cette association pourrait être utile selon les auteurs dans des formes sévères, réfractaires, mais il faut tenir compte des effets indésirables…
(1) Cavilan Carrera B. et al. Abstr. OP 0101.
(2) Abd Alhamed Tabra S et al. Abstr. OP 0100.
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