Plus de 16 ans après l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) par le SARS-CoV-1, pourquoi la recherche d'un vaccin contre ce genre de coronavirus n'est pas plus avancée ? Lors d'un entretien avec « Le Quotidien », le chercheur Bruno Coutard de l'université Aix-Marseille (laboratoire d’architecture et fonction des macromolécules biologiques) a regretté les manquements du financement de la recherche sur les coronavirus avant le début de l'épidémie. « Avec des budgets qui vont de 100 à 500 millions de dollars on aurait pu développer des traitements, une goutte d’eau comparée aux 130 milliards de dollars que l’épidémie pourrait coûter à l’économie », enrage-t-il.
Ce raisonnement s'applique-t-il aux vaccins ? « Développer un vaccin est compliqué en l'absence de nouveaux cas, résume Frédéric Tangy, responsable du laboratoire Innovation dédié au vaccin de l'Institut Pasteur. Le SARS n'est pas réapparu depuis 2003, et on n'a jamais observé de transmission interhumaine avec le MERS-CoV. »
Frédéric Tanguy abonde, néanmoins, dans le manque de financement pour la recherche vaccinale. En 2017, en réaction à l'épidémie d'Ebola en Europe de l'Ouest, plusieurs institutions publiques et privées (les gouvernements norvégiens et indiens, la fondation Bill et Melinda Gates, le Wellcome Trust et la Commission européenne) ont fondé la Coalition pour les innovations et la préparation des épidémies (CEPI), l'une des principales sources de financement pour le développement de vaccins contre les maladies émergentes. Elle s'est dotée d'un budget de 690 millions d'euros pour financer spécifiquement des projets contre l'infection Covid-19.
« Le problème est que la création de ce fonds a fait que les pays se sont un peu sentis dispensés de financer la recherche vaccinale, regrette Frédérique Tangy. À ce titre, la France est mal vue car elle a toujours refusé d'apporter une contribution. »
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