Plus souvent observé par les dermatologues que par les psychiatres, le syndrome d’Ekbom est une pathologie rare touchant préférentiellement les sujets âgés (60 ans) et les femmes plus que les hommes. Il survient chez des patients en bonne santé, sans antécédents psychiatriques, mais avec parfois une personnalité marquée par une tendance dépressive, Un élément déclenchant peut précéder le début du syndrome : perte d’un proche, maladie, déménagement, cessation d’activité…
Le patient, convaincu de l’infestation parasitaire, alors qu’aucun signe de parasitose ne peut être identifié, décrit des sensations de picotement cutané, de démangeaisons, de fourmillements superficiels. À l’examen Il existe parfois des lésions de grattage ou des lésions correspondant à la recherche de parasites et de tentatives répétées pour les détruire. Ce patient qui tente de convaincre le médecin en lui amenant de prétendues « preuves » : des particules (squames, tissus) trouvées sur la peau ou les vêtements, n’est accessible ni aux explications rationnelles, ni aux tentatives de persuasion.
Prise en charge et soins locaux
La prise en charge de ces patients est longue et difficile, le rôle de l’entourage est important, il peut être très coopérant ou au contraire adhérer au délire du patient. C’est au dermatologue, consulté en première ligne, que revient la prise en charge de ces patients en assurant non seulement les soins locaux d’une peau qui a pu être traumatisée par un patient à la recherche de parasites cutanés inexistants, mais aussi le traitement par les antipsychotiques atypiques (rispéridone, olanzapine…) qui ont fait la preuve de leur efficacité lorsque ce traitement est correctement suivi.
Parfois un traitement antiparasitaire pourra être proposé pour faciliter l’adhésion à la prise en charge psychiatrique.
Le recours au psychiatre n’est en général possible qu’en cas de syndrome dépressif. Outre le syndrome d’Ekbom, il existe des formes de délire cutané plus fréquentes, ainsi la maladie des Morgellons caractérisé par la conviction délirante des patients d’avoir des fibres électroniques sous la peau.
D’après un entretien avec le Pr Laurent Misery (Hôpital Morvan, Brest)
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