Elle doit son nom à la ville de Lyme dans le Connecticut où elle a été redécouverte en 1976 à l’occasion d’une épidémie d’arthrites récidivantes précédées dans un quart des cas d’un érythème annulaire migrant et touchant essentiellement des enfants. L’agent responsable, une bactérie du complexe Borrelia burgdorferi a été isolée quelques années plus tard dans le tube digestif de tiques.
Des formes neurologiques plus fréquentes en France
La borréliose de Lyme est la plus fréquente des zoonoses transmise par un vecteur dans l’hémisphère nord. Son expression est différente aux États-Unis et en France avec en particulier une plus grande fréquence des formes neurologiques dans notre pays. Elle sévit surtout dans le nord-est de la France avec un pic de fréquence du début du printemps à la fin de l’automne correspondant à la période d’activité maximale des tiques. Chez l’enfant, le pic d’incidence se situe entre 5 et 15 ans avec un taux estimé à 140 pour 100 000. Le diagnostic doit être évoqué devant la notion d’une piqûre de tique ou d’une promenade en forêt associée à des manifestations cliniques évocatrices. Ce sont, au stade primaire de la maladie, une réaction cutanée locale limitée (inférieure à 1 cm) qui régresse rapidement, puis, quelques jours à quelques semaines plus tard, un érythème migrant qui réalise une macule érythémateuse à croissance centrifuge annulaire. Les manifestations neurologiques de la phase secondaire n’apparaissent qu’en l’absence de traitement initial, une semaine à 3 mois après la piqûre. Chez l’enfant elles revêtent le plus souvent la forme d’une paralysie faciale périphérique unie ou bilatérale. La neuroboréliose serait ainsi en cause dans la majorité des paralysies faciales périphériques de l’enfant. Une méningite « virale » prolongée, peu fébrile, est également possible. Les autres manifestations de cette phase secondaire peuvent être articulaires (plus rares en France qu’aux États-Unis), sous forme d’oligoarthrite, localisée au genou dans 80 % des cas, cutanées (lymphocytome borrélien très caractéristique quand il est localisé au lobule de l’oreille) ou encore oculaires (névrite optique, uvéite antérieure, paralysie du VI, myosite orbitaire).
La sérologie n’est pas indiquée au stade primaire, lorsque la piqûre de tique est connue ou devant un érythème migrant qui permet à lui seul d’affirmer le diagnostic. Dans les autres cas, le diagnostic repose sur deux sérologies réalisées à 3 à 4 semaines d’intervalle pour objectiver l’élévation du taux d’anticorps spécifiques.
Amoxicilline pendant deux semaines.
Au stade primaire, le traitement repose sur une antibiothérapie par amoxicilline (50 mg/kg/j), ou doxycycline (4mg/kg/j) après l’âge de 8 ans, pendant deux semaines, prolongées d’une semaine supplémentaire en cas d’érythème migrant multiple ou associé à des signes extracutanés. Cette antibiothérapie est également indiquée pendant 2 à 3 semaines en cas de paralysie faciale périphérique isolée.
Les neuroboérélioses sont l’indication d’un traitement par ceftriaxone.
Lorsque l’enfant est vu peu de temps après la piqûre, la tique doit être retirée rapidement (avec un tire tique) si elle est toujours présente. Dans ce cas, l’antibiothérapie systématique n’est pas recommandée ; elle est à discuter au cas par cas (amoxicilline pendant 10 jours).
Si l’on ne traite pas, les parents doivent être informés des signes d’appel de la maladie.
D’après une communication du Dr Béatrice Quinet (Hôpital Armand Trousseau, Paris)
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