« Chaque année, deux millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans sont responsables de 10 000 décès, la première cause de mortalité accidentelle, et de plus de 130 000 hospitalisations », a rappelé Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, lors de la présentation du plan triennal antichute en mars.
Repérage des personnes à risque, adaptation du logement, aides techniques, activité physique et téléassistance, tels sont les cinq grands axes qui structurent la stratégie. L'objectif de ce plan est de réduire de 20 % les chutes mortelles ou invalidantes chez les plus de 65 ans d'ici à 2024.
Les professionnels de santé et du médico-social sont directement mis à contribution dans l'axe prioritaire qu'est le repérage des personnes à risque. Pour aider les acteurs de l'autonomie, deux profils types sont brossés ainsi que cinq signes avant-coureurs.
L'enquête ChuPADom6 menée par Santé publique France a montré que 80 % des chuteurs se répartissent en deux grands groupes. Le premier profil, représente 30 % des chuteurs, et concerne des seniors, hommes ou femmes, plutôt jeunes (en majorité de moins de 85 ans), autonomes, se percevant en bonne santé, pratiquant pour la majorité une activité physique, vivant pour la majorité en maison, chutant plutôt en extérieur lors d’une perte d’équilibre ou de leur hauteur sans prise de risque particulière.
Le deuxième profil, quant à lui, regroupe 50 % des chuteurs : des femmes, plutôt âgées (en majorité de 85 ans ou plus), fragiles (pathologies cardiovasculaires notamment), se percevant en mauvaise santé ; ne pratiquant pas d’activité physique pour la majorité, possédant pour la grande majorité un trouble moteur, chutant en intérieur, lors d’une activité à faible intensité, et en récidive de chutes.
Apporter des solutions
Cinq signes avant-coureurs sont à identifier et à corriger avec des messages clés : l'inactivité physique et la sédentarité (« Moins bouger, plus de risques de chuter », « L’activité physique pour une meilleure prévention du risque de chute »), la peur de la chute (« Une première chute n’est jamais banale. La traiter c’est reprendre pied »), la dénutrition (« La perte de poids, surtout en peu de temps, une alerte sur le risque de chute »), la perte d'audition et/ou de la vision et le logement (« Chez soi, sans risque de chute »).
Par ailleurs, l'appli Icope promue par l'Organisation mondiale de la santé pour le repérage des plus de 60 ans est expérimentée pour une durée de trois ans dans 16 départements.
Une fois les personnes à risque repérées, le plan propose des solutions déclinées dans les quatre autres axes. L'adaptation du logement prévoit ainsi que des équipes formées interviennent au domicile pour identifier les risques (comme proposé par l’Agirc-Arrco avec le service « Diagnostic Bien chez moi » ). Le dispositif « Ma Prime Adapt’ » devrait aider à la mise en œuvre de solutions techniques : chemin lumineux (éclairage en cas de mouvement), bandes antidérapantes, main courante (couloirs, escaliers), planche de bain, etc.
Des aides à la mobilité, parfois avec prise en charge à 100 % sont prévues : fauteuil roulant ou scooter, aide au transfert ou à la verticalisation, déambulateur. Quant à l'activité physique, « meilleure arme antichute », l'offre sera développée (Maisons Sport-Santé, centres communaux d’action sociale). L'accès à la téléassistance sera favorisé en réduisant le reste à charge, en premier lieu via les conseils départementaux.
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