Étude après étude

Le microbiote se dévoile

Publié le 19/12/2013
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Crédit photo : PHANIE

AINSI, DANS LES SUITES d’infectons à Clostridium difficile, traitées par métronidazole pour les formes peu à modérément sévères et vancomycine pour les formes sévères, environ 25 % des patients récidivent dans les deux mois, avec un risque augmenté (de 40 %) de récidives ultérieures et multiples. L’administration de Saccharomyces boulardii et bientôt la transplantation fécale permettraient une réduction du taux de rechutes*.

Les TFI aussi, qu’ils soient ou non consécutifs à un épisode de diarrhée aiguë, seraient améliorés par l’administration du probiotique qui restaure les fonctions protectrices de la flore dominante, mises à mal par l’augmentation du nombre des bactéries facultatives et la réduction du nombre des lactobacilles et bifidobactéries. Dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) encore, l’on observe une modification du microbiote avec notamment une diminution du nombre de Firmicutes et de leur biodiversité.

Après chirurgie bariatrique.

Par ailleurs, les changements du microbiote observés au décours d’une chirurgie bypass de réduction gastrique pourraient largement contribuer à la perte de poids. La démonstration en a été faite chez la souris, suralimentée en hydrates de carbone, dont les variations de la flore étaient étudiées selon qu’elle ait subi un bypass en Y ou une procédure factice. Les souris contrôles étaient alors suralimentées ou au contraire en réduction calorique. Dès une semaine après l’intervention, les souris opérées voyaient leur microbiote modifié, avec davantage de populations bactériennes associées à la minceur et moins de bactéries associées à l’obésité. Elles avaient perdu après trois semaines 30 % de leur poids initial. Aucun changement significatif de la flore n’a été relevé chez les souris non opérées, y compris celles en restriction calorique qui avaient pourtant perdu le même poids.

Enfin, c’est davantage la L-carnitine que les graisses saturées ou le fer qui serait à l’origine du risque cardiovasculaire majoré en cas d’excès de consommation de viande rouge. La L-carnitine en effet est métabolisée par la flore intestinale des omnivores (non végétariens ou végétaliens) en un composé proathérogène, le triméthylamine oxydé. Si cette découverte ne remet pas en question les recommandations alimentaires (deux portions de viande rouge par semaine), elle soulève la question de l’innocuité cardiovasculaire des suppléments en L-carnitine…

* Conférence Biocodex ; Science Translational Medicine, 27 mars 2013 ; Nature Medicine, 7 avril 2013

Dr B. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9290