Le DT1 et les autres

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Publié le 10/10/2024
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Le risque de diabète de type 1 (DT1) est doublé en présence d’autres maladies auto-immunes.

Plusieurs maladies auto-immunes peuvent être dépistées lors du diagnostic

Plusieurs maladies auto-immunes peuvent être dépistées lors du diagnostic
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les maladies auto-immunes — troubles thyroïdiens, maladie cœliaque — sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de diabète de type 1 auto-immun (DT1), par rapport à la population générale.

Avec l’objectif d’approcher le risque de DT1 chez des individus déjà atteints de pathologies auto-immunes, une étude rétrospective de cohorte appariée (base Optum Clinformatics), a comparé le risque de développer un DT1 chez des personnes souffrant de maladies auto-immunes (maladie cœliaque, hyperthyroïdie, dont la maladie de Basedow, ou hypothyroïdie, dont la thyroïdite de Hashimoto), par rapport à celles qui n’en sont pas atteintes. Résultat, les individus atteints de ces maladies auto-immunes présentent un risque 2,5 à 3 fois plus élevé de DT1. Ce qui plaiderait pour un dépistage précoce au sein de ces populations.

L’intérêt d’un dépistage précoce

Par ailleurs, le projet DiaUnion suggère qu’il est pertinent de dépister l’hypothyroïdie et la maladie cœliaque lorsque l’on détecte un diabète de type 1 présymptomatique. En effet, la maladie cœliaque (MC) et la thyroïdite auto-immune (AITD) partagent des gènes à haut risque avec le DT1, augmentant ainsi la probabilité qu’un patient DT1 reçoive également un diagnostic de ces maladies.

Dans DiaUnion, deux cohortes ont été analysées : 1 420 apparentés au premier degré d’enfants/adolescents (0-18 ans, biobanque de frères et sœurs) récemment diagnostiqués avec DT1 au Danemark, et 2 271 enfants (avec deux sous-cohortes d’âge de 7-8 et 13-14 ans) issus de la population générale de Scanie, région du sud de la Suède.

Parmi les échantillons danois, 7,5 % étaient positifs pour un autoanticorps (AAB) lié au DT1, 3,9 % pour un AAB lié à la MC, 3,9 % pour un AAB lié à la TAI et 4,6 % pour au moins deux AAB du DT1. Dans l’étude suédoise, 2,6 % étaient positifs pour un AAB lié au DT1, 2,7 % pour un AAB lié à la MC, 4,4 % pour un AAB lié à la TAI et 0,6 % pour au moins deux AAB du DT1. La prévalence de l’auto-immunité associée chez les apparentés au 1er degré est donc forte, concluent les auteurs, renforçant la pertinence du dépistage de plusieurs maladies auto-immunes dans cette population.

Hélène Joubert

Source : Le Quotidien du Médecin