La consommation d’insectes — ou entomophagie — est courante sur la planète, notamment en Afrique, en Asie, en Australie et en Amérique du Sud. Plus de 2 000 espèces sont consommées et, dans certaines cultures, cette pratique est très installée. En Europe, leurs vertus nutritionnelles sont encore peu connues et un certain dégoût demeure. En outre, la consommation d’insectes n’est pas autorisée dans l’Union européenne, même si les choses pourraient évoluer : le 13 janvier 2020, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait rendu un premier avis positif sur l’utilisation du ver de farine (scarabée Molitor) dans l’alimentation humaine. Parallèlement, certains particuliers se lancent dans cette consommation encore originale en acquérant leurs mets sur la Toile, où de plus en plus de sites en proposent.
Des qualités nutritionnelles importantes
Bien que variables, tant il existe d’espèces, les qualités nutritionnelles des insectes comestibles sont avérées. Sources de protéines, de vitamines, de minéraux, d’acides gras essentiels et de fibres, ils peuvent contribuer à une alimentation saine et équilibrée. Dans de nombreux pays du Sud, ils sont parfois considérés comme des mets particulièrement raffinés. À Phnom Penh, capitale du Cambodge, la tarentule figure ainsi très souvent au menu des bons restaurants !
« Le grillon comestible contient trois fois plus de protéines que le bœuf à poids égal ; 100 g couvrent plus de la moitié des besoins quotidiens d’un adulte de 70 kg, écrit Samir Mezdour, chercheur en science des aliments et procédés alimentaires à Agro-Paris Tech. Et si les termites, vers de farine et autres larves, très riches en énergie, peuvent venir en aide aux populations souffrant de sous-alimentation, les adeptes de régimes se reporteront plutôt sur les sauterelles, criquets ou fourmis, aux taux de lipides inférieurs à 5 % mais aux teneurs en protéines très élevées. »
Une réponse aux défis actuels et futurs
Depuis plusieurs années, la FAO, organisation des Nations Unies pour l’agriculture, s’intéresse aux insectes comestibles comme alternative aux autres sources de protéines animales, élément de réponse pour faire face à l’enjeu démographique. « Pour relever les défis actuels de l’alimentation et de la nutrition (près de 1 milliard de personnes sont chroniquement affamées dans le monde) et les défis futurs, il est nécessaire de réévaluer ce que nous mangeons et comment nous le produisons », constate l’institution. Dans ce contexte, « les insectes représentent une bonne opportunité de coupler les connaissances traditionnelles et la science moderne, aussi bien dans les pays développés que dans ceux en développement ». La FAO souligne également que la consommation mondiale de protéines animales a doublé en moins de 50 ans, et qu’elle devrait encore augmenter de près de 70 %, pour nourrir les quelque 9,6 milliards d’habitants que comptera la planète en 2050… L’impact écologique de l’élevage intensif représente un enjeu majeur [lire aussi p. 9]. Or, les élevages d’insectes sont nettement moins gourmands en eau et émettent moins de gaz à effet de serre et d’ammoniac que l’élevage conventionnel. Des qualités environnementales incontestables.
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