Fréquente voire quasi physiologique, la pustulose céphalique bénigne survient de façon précoce, entre la troisième semaine et le troisième mois de vie, le temps que les micro-organismes prolifèrent. Cette dermatose, qui correspond à la dermite séborrhéique de l’adulte, se manifeste par des lésions papulopustuleuses monomorphes au niveau du visage et la partie supérieure du thorax. L’eczéma est l’un de ses principaux diagnostics différentiels, mais il débute plus tardivement, après l’âge de deux à trois mois. « Le premier réflexe est de laver la peau du bébé à l’eau et au savon », a insisté la Dr Olivia Boccara, qui estime que de façon générale il ne faut pas trop espacer les lavages comme cela est la tendance actuellement. Il faut utiliser un produit lavant doux, non desséchant comme le savon de Marseille, puis éventuellement hydrater la peau si elle est sèche. Un cas de surinfection, un antifongique local est associé.
La dermite irritative du siège est une autre dermatose très fréquente chez le nourrisson, elle aussi quasi-systématique puisqu’elle est secondaire au contact avec les couches souillées. Elle ne s’accompagne pas du tout de desquamation, ce qui la différencie de la mycose. Dans l’attente de l’acquisition de la propreté, qui permet sa guérison, sa prise en charge se fonde sur des mesures simples : éviter les produits sensibilisant, nettoyer, restaurer et protéger. Un traitement anti-infectieux est de mise en cas d’aspect de surinfection.
Lésions squameuses et champignons
La dermatophytie se manifeste par des lésions cutanées annulaires et squameuses. « Toute lésion squameuse chronique chez un enfant doit faire évoquer un champignon et faire pratiquer systématiquement un prélèvement mycologique », a rappelé la Dr Boccara. Et chez le tout-petit, un examen du cuir chevelu et un prélèvement mycologique doivent aussi être effectués chez tout l’entourage proche.
Autre lésion à connaître, le panaris herpétique, qui relève d’une prise en charge simple en ambulatoire et non pas chirurgicale. Là aussi, le nettoyage à l’eau et au savon est essentiel pour éviter la surinfection bactérienne. Le traitement par antiviral per os, possible après l’âge de deux ans, n’est pas systématique.
L’eczéma nummulaire se caractérise par des plaques arrondies bien délimitées, qui prédominent sur les membres, mais peuvent s’étendre aux fesses et au tronc. Il s’agit d’une maladie bénigne, d’origine non allergique et dont le traitement fait appel au lavage à l’eau et au savon, aux émollients et aux dermocorticoïdes d’activité forte, en sachant que les lésions sont assez longues à blanchir. Il faut revoir l’enfant rapidement afin d’apprécier l’efficacité du traitement.
L’impétigo est une infection cutanée superficielle à staphylocoque ou a streptocoque, qui connaît une recrudescence estivale à la faveur de la chaleur. Un aspect bulleux, conséquence d’une toxine exfoliante, oriente classiquement vers un staphylocoque. Une fois de plus, le lavage à l’eau et au savon est essentiel, complété par une antibiothérapie antistaphylococcique.
Communications des Drs Olivia Boccara, Paris et Thibaud Puzkarek, Locronan
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