Prévention cardio-neurovasculaire dans la FA

Le dabigatran chez les patients à risque

Publié le 11/02/2011
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SI L’HYPERTENSION artérielle apparaît comme le principal facteur de risque cardio-vasculaire, il existe bien d’autres facteurs sur lesquels on peut agir : le cholestérol, le tabagisme, le diabète, la sédentarité et la fibrillation auriculaire.

« La fibrillation auriculaire serait, plus qu’un facteur de risque, un marqueur de risque de mauvais pronostic cardio-vasculaire. Il faut prendre en charge toutes les comorbidités pour que le traitement soit efficace » a souligné le Pr Jean-Yves Le Heuzey (hôpital européen Georges-Pompidou, Paris). Aujourd’hui, environ 800 000 patients sont concernés par la FA en France et, avec le vieillissement de la population, ce nombre va augmenter rapidement ainsi que les coûts de prise en charge (estimés à 3 200 euros par an et par patient, soit actuellement une dépense totale de plus de 2,5 milliards d’euros).

30 000 AVC par an.

La fibrillation auriculaire serait responsable chaque année de plus de 30 000 AVC en France (sur les 130 000 nouveaux cas par an).

La FA multiplie par cinq le risque d’accident vasculaire cérébral, première cause de handicap acquis de l’adulte et la troisième cause de mortalité en France. Ce risque augmente avec l’âge et persiste même si la fibrillation auriculaire est asymptomatique. « Il existe un grand nombre de FA asymptomatique : de 15 % à 20 % dans certains services » a expliqué le Pr Etienne Aliot (Vandœuvre-lès-Nancy). « Le diagnostic de fibrillation auriculaire repose sur l’ECG et sur le Holter : plus on augmente le temps d’enregistrement et plus on détecte de FA ».

L’AVC associé à une fibrillation auriculaire présente certaines particularités. « Il touche plus souvent les femmes, la durée d’hospitalisation est plus prolongée et les séquelles plus importantes », a précisé le Dr Jean-Louis Mas (Paris). Le traitement antithrombotique est une stratégie essentielle pour la prévention du risque d’AVC chez les patients en FA. Dans ce contexte, les résultats de l’étude RE-LY ont montré que, chez les patients atteints de FA, comparativement à la warfarine, le dabigatran à la dose de 150 mg deux fois par jour réduit de manière significative, de 34 %, le risque d’accident vasculaire cérébral et d’embolie systémique. Une analyse de sous-groupe a montré que les bénéfices du dabigatran chez les patients atteints de FA ayant un antécédent d’AVC ou d’AIT sont comparables à ceux observés dans la population générale des sujets ayant une fibrillation auriculaire.

D’après les communications du symposium « Prévention cardio-neurovasculaire du patient à risque », organisé par Bœhringer Ingelheim, avec la participation de .

*Pradaxa n’est actuellement indiqué qu’en prévention primaire des événements thromboemboliques veineux chez les patients adultes ayant bénéficié d’une chirurgie programmée pour prothèse totale de hanche ou de genou.

CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8905