La dernière recommandation CNGOF 2021 sur la ménopause détaille la prise en charge des troubles climatériques lors d’une hormonothérapie de cancer du sein.
Le tamoxifène agit spécifiquement par blocage sur les récepteurs cellulaires aux œstrogènes et se prescrit en priorité chez la patiente non ménopausée. Les inhibiteurs de l’aromatase empêchent la transformation des androgènes surrénaliens en œstrogènes. Le traitement est possible chez la patiente non ménopausée, associé à un agoniste de la GnRH, on parle de suppression ovarienne.
Le tamoxifène est connu pour entraîner des troubles du cycle, l’aménorrhée n’est pas exceptionnelle. Mais une reprise ovarienne tardive est possible, et il n’a pas d’impact sur la réserve ovarienne. Le diagnostic de ménopause sous traitement est très difficile. Il est recommandé de considérer par défaut la patiente comme non ménopausée. Le bilan hormonal est inutile car perturbé par le traitement. Les dosages d’œstrogènes et l’aspect échographique des ovaires sont des éléments très ponctuels et fluctuants.
Lors de switch entre tamoxifène et inhibiteurs de l’aromatase, on constate entre 30 et 40 % de reprise de l’activité ovarienne. Le risque est non négligeable même après 50 ans, c’est pourquoi certains auteurs proposent de le réserver à des femmes de plus de 55 ans.
Lors de troubles climatériques sous hormonothérapie, le traitement hormonal de la ménopause (THM) est contre-indiqué quelle que soit la situation. Il augmente le risque de récidive et celui de cancer du sein controlatéral (Eur J Cancer 2013), sauf si celui-ci était triple négatif aux récepteurs hormonaux (Lancet 2004). Toutefois une revue récente (M. van Barele, Cancer 2021) se montre plus prudente sur ce dernier point.
La bêta-alanine n’a pas montré de bénéfice, les isoflavones de soja sont contre-indiqués. La paroxétine, la fluoxétine et la sertraline interagissent avec le tamoxifène et ne peuvent alors pas être utilisées. En revanche la venlafaxine (ISRS Na) et la clonidine (antihypertenseur central) ont fait preuve de leur efficacité.
Le syndrome génito-urinaire de la ménopause est fréquent sous hormonothérapie, les traitements locaux sont indiqués en première intention : acide hyaluronique et polycarbophiles. L’innocuité de l’œstrogénothérapie locale n’est pas démontrée.
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