Davantage de cancers bronchiques chez les sujets âgés, jeunes et les non-fumeurs

Publié le 30/01/2014
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Crédit photo : PHANIE

Une première évolution notable est le vieillissement de la population concernée. « Aujourd’hui, 40 à 50 % de ces cancers surviennent chez des plus de 70 ans et on voit un nombre de plus en plus important de cas chez des plus de 80 ans », constate-t-il, en ajoutant que cette réalité oblige les pneumologues à travailler en lien avec les gériatres. « L’âge, en lui-même, ne suffit pas à récuser un patient. Sous réserve d’une évaluation gériatrique de qualité, on peut être amené à traiter un patient de plus de 80 ans que ce soit pour une forme localisée (chirurgie) ou par chimiothérapie ».

Un autre fait marquant est l’augmentation du nombre de cancers chez les non-fumeurs. « Cela représente aujourd’hui 8 à 10 % des cancers bronchiques. La très belle étude française BioCast, qui a permis l’inclusion de plus de 400 patients, a montré que dans les deux-tiers des cas, ces cancers sont liés à une anomalie génétique, en particulier une mutation EGFR », indique le Pr Chouaid, en évoquant aussi l’impact du tabagisme passif. « L’étude montre une exposition chez 20 à 25 % des patients mais il faut rester prudent, car on est sur du déclaratif ».

Enfin, le Pr Chouaid attire l’attention sur le développement des cancers bronchiques chez les sujets jeunes, c’est-à-dire en dessous de 45 ans. « Les résultats préliminaires de certaines études en cours montrent une exposition au cannabis dans une proportion non négligeable. À tel point qu’on commence à identifier le cannabis comme un facteur de risque indépendant pour le développement de ces cancers », indique le Pr Chouaid, en relevant aussi le fait que ces patients jeunes présentent aussi souvent une fréquence élevée de mutations génétiques.

Entretien avec Christos Chouaid, professeur de pneumologie au centre hospitalier intercommunal de Créteil.

Antoine Dalat

Source : Le Quotidien du Médecin: 9297