Les avantages de la visiorégulation

Publié le 10/06/2022
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Parallèlement à la généralisation en France des organisations service d’accès aux soins (SAS), une des mesures phare du pacte de refondation des Urgences, celle du numérique prend également son essor et permet à de nombreux Samu de révolutionner leur pratique professionnelle.

Le principe de la visiorégulation est le suivant : le médecin régulateur du Samu ou le médecin généraliste régulateur va envoyer en temps réel, pendant l’appel du patient, un SMS sur son téléphone portable qui va activer très facilement la caméra de son appareil (avec l’autorisation du patient). Cette manipulation dure à peine 10 secondes lorsque la couverture réseau GSM est favorable, ce qui est le cas dans la plupart des territoires à ce jour. Le médecin va donc compléter son interrogatoire téléphonique, en visualisant directement le patient.

C’est une vraie révolution dans l’évaluation de la gravité des traumatismes (fractures…), dans l’évaluation neurologique, la détresse respiratoire, ou encore dans l’appréciation des signes de lutte respiratoire en pédiatrie.

Au SAS 86 environ un appel sur deux sur les motifs pédiatriques est complété par un appel video, aussi bien par les médecins urgentistes que généralistes.

C’est un réel confort pour les professionnels de santé, dont l’appréciation se trouve largement confortée mais également pour les appelants, qui ont le sentiment que leur problème a été mieux perçu par le médecin. Les patients nous appellent maintenant en disant : « vous savez docteur, on peut refaire la visio avec le SMS pour vous montrer ? »

De nombreuses publications scientifiques montrent le bénéfice de ce dispositif, en termes de diagnostic, d’appréciation de la gravité, d’hospitalisations évitables dans les établissements comme les Ehpad et également d’orientation globale des patients pour un recours plus justifié vers les services d’urgence par exemple.

Praticien hospitalier responsable d’unité, directeur médical Samu-Smur 86, CHU de Poitiers

Henri Delelis-Fanien

Source : Le Quotidien du médecin