Médecins remplaçants

Stéphanie Rist (députée LREM) : « Il faudra remettre à plat le système de rémunération des médecins »

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Publié le 28/10/2021

En 2018, la ministre de la santé d'alors Agnès Buzyn signe un arrêté plafonnant l'intérim. Mais ce plafonnement n'a jamais été respecté. C'est pourquoi la députée LREM Stéphanie Rist (médecin) introduit des mesures dans une loi en avril 2021 pour faire appliquer le plafond. Mais Olivier Véran a préféré reporter la loi à 2022 face à la bronca des chefs d'établissements hospitaliers. Entretien avec Stéphanie Rist.

Crédit photo : Assemblée nationale

Quelle est votre réaction suite au report de l'application de la loi qui porte votre nom (encadrement des rémunérations des médecins remplaçants) ?
C'est une réforme difficile, avec un bras de fer qui s'est mis en place entre quelques médecins intérimaires qui profitent de la démographie médicale très basse pour faire leur marché. Conséquence, on arrive à des coûts très importants pour certains établissements et surtout à un déséquilibre des services hospitaliers. Ces médecins qui font de l'intérim exagéré ne sont pas dans des services et ont un temps de travail moindre en étant beaucoup plus rémunérés. Ce qui crée un déséquilibre dans les services hospitaliers et des tensions à beaucoup d'endroits du territoire.

Pourquoi le ministre a-t-il reporté la réforme ?
Cela me semblait logique de reculer la date de mise en œuvre et d'entendre les directeurs d'établissement sur les difficultés engendrées par ce bras de fer, surtout dans ce moment où l'on se trouve dans une sortie de crise Covid, avec des professionnels fatigués et qui ont du mal à faire des heures supplémentaires. Il faudra encore du temps pour que l'ensemble des acteurs des territoires soient bien préparés à la mise en place de cette réforme.

Olivier Véran a reporté à 2022, mais sans préciser si cela serait avant ou après l'élection présidentielle…

Les établissements se trouvent dans une difficulté majeure. Même sans parler d'intérim, il faudra améliorer la situation des médecins. Il existe un vrai sujet sur la rémunération des professionnels qu'il faudra bien remettre à plat avec une hétérogénéité trop importante pour le même travail où l'écart de rémunération va de 1 à 10.

Les candidats potentiels ou réels autour de la campagne électorale pour l'élection présidentielle ne semblent pas intéressés par le secteur de la santé qui pourtant intéresse énormément les Français…

Je partage votre avis. Quand j'ai postulé pour l'élection en 2017, je rêvais que la santé soit un sujet car je le vivais au quotidien dans mon exercice professionnel. C'est un sujet compliqué qui peut faire peur aux politiques car il existe beaucoup de corporatismes, du système public/privé. La santé représente aussi un budget colossal.