« Ceux qui ne souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter », écrivait le philosophe George Santayana. Nous avons oublié qu’avant la généralisation du vaccin contre la rougeole mis au point à la fin des années 1960 par Maurice Hilleman et encore utilisé aujourd'hui, 2 600 000 personnes mouraient chaque année dans le monde des complications de cette maladie.
En 2016, on comptait moins de 90 000 décès. Et pourtant nous reculons par rapport aux progrès réalisés. L’OMS a déploré 136 000 décès liés à la rougeole dans le monde en 2017. L'Unicef a lancé le 2 mars 2019 un cri d'alarme devant la recrudescence planétaire de la rougeole.
Dix pays, dont le Brésil, l'Ukraine et la France, sont responsables de trois quarts environ de l'augmentation totale des cas en 2018. Une incompréhension absolue à l’heure où nous disposons d’un vaccin sûr, efficace et peu coûteux contre une maladie très contagieuse. Comment la France se retrouve-t-elle dans le top 10 ? La médiocrité de nos infrastructures de santé ? Non. Les troubles civils ? Non. La faible sensibilisation de la communauté ? Non. La complaisance et l'hésitation face à la vaccination face au mouvement « anti-vax » ? Certainement. L’OMS a d’ailleurs classé « l'hésitation à l'égard du vaccin » parmi les 10 principales menaces pour la santé mondiale les plus pressantes en 2019. La ministre de la Santé y a répondu à sa façon en rendant obligatoire 11 vaccins dont le ROR pour tout nouveau-né depuis le 1er janvier 2018. Bravo !
La persistance de cas de rougeole nous rappelle qu’il s’agit là, certes, d’un problème de couverture vaccinale mais aussi de la vigilance de chacun de chaque professionnel de santé à vérifier maintenant le calendrier vaccinal chez tous nos patients (2 doses sont nécessaires pour être protégé). Gardons le sens de notre métier et ne dévoyons pas le trésor laissé par Pasteur. Cessons de nous comporter comme des enfants gâtés de la médecine.
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