Pr Raphaël Pitti (PP-PS) : sur les migrants, « l'Europe a montré qu'elle était un club d'affaires »

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Publié le 23/05/2019
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Pr Raphaël Pitti

Pr Raphaël Pitti
Crédit photo : DR

Ancien médecin militaire, engagé de longue date dans l’humanitaire, le Pr Raphaël Pitti souhaite, en s'engageant sur la liste de Raphaël Glucksmann, changer une Europe dont le manque de solidarité à l’égard des réfugiés l’a profondément déçu.

En 2015, la désunion des pays européens face à l’arrivée massive de migrants a été un choc pour ce médecin de 69 ans. « À ce moment-là, l’Europe a montré qu’elle n’était pas une communauté mais un club d’affaires », analyse-t-il avec sévérité.

Médecin militaire depuis son succès au concours du service de santé des armées en 1979, le Lorrain abandonne l’uniforme en 2003 avec le grade prestigieux de médecin général. « J’ai fait le choix de ne pas poursuivre une carrière militaire qui m’aurait orienté vers la voie administrative, explique-t-il sobrement, je voulais rester auprès des malades ». Il n’abandonne pas pour autant son engagement humanitaire et continue, dans le civil, à honorer la devise du service de santé des armées : « Va où l’humanité te porte ».

Lampedusa, Iran, Irak, Togo… En parallèle de son activité dans le service de réanimation de la polyclinique de Nancy, qu’il a créé et dirigé jusqu’en 2014, cet hyperactif profite de chaque instant libre pour partir en mission humanitaire. « Je n’ai pris qu’une semaine de vacances par an pendant des années », raconte le natif d’Oran.

Depuis 2012, il s’est rendu à 27 reprises en Syrie où il a créé quatre centres de formation pour apprendre aux médecins locaux les techniques d’urgences enseignées à l’armée. Il témoigne de ce qu’il considère comme « la plus grande catastrophe humanitaire depuis la dernière guerre ». S’il est élu, le Pr Raphaël Pitti a trois objectifs : ouvrir un office européen de protection des réfugiés, supprimer le « règlement de Dublin » qu’il qualifie de « honte » et créer un haut-commissariat européen aux réfugiés. Dans le cas contraire, il continuera à se battre pour sensibiliser ses confrères. En 2015, « nous aurions dû tous nous soulever », regrette-t-il.

M.D.P

Source : Le Quotidien du médecin: 9752