Les faux positifs à la suite d’une mammographie diminuent la probabilité que les femmes reviennent se faire dépister pour le cancer du sein, d’après une nouvelle étude financée par le National Cancer Institute des National Institutes of Health (NIH). Les faux positifs dans le dépistage du cancer du sein sont fréquents, surtout chez les femmes jeunes, de 40 à 49 ans, pour qui 10 à 12 % des mammographies génèrent un faux positif. Quel que soit leur âge, après 10 ans de dépistage annuel, 50 à 60 % des patientes risquent d’avoir un faux positif.
Dans cette étude, menée sur plus d’un million de personnes de 40 à 73 ans sans diagnostic de cancer du sein, les chercheurs ont analysé plus de 3,5 millions de mammographies, dont 345 000 avec faux positifs et plus de 3 millions de vrais négatifs. Les résultats sont publiés dans la revue Annals of Internal Medicine.
Jusqu’à 16 % de dépistage en moins
En cas de vrai négatif, 76,9 % des patientes sont revenues se faire dépister les années suivantes. Mais à la suite d’un faux positif, les femmes ont eu tendance à arrêter de se faire dépister, dans différentes proportions selon le type d’intervention complémentaire. Lorsque les patientes ont dû réaliser des imageries complémentaires, le taux s’élevait à 75 % (soit une baisse de 1,9 point de pourcentage). À la suite d’une biopsie, la participation a diminué de 10 points (67,9 %). Un suivi rapproché (intervalle plus court) a eu le plus d’impact avec 61 % seulement des femmes continuant à se faire dépister par la suite (-15,9 points de pourcentage).
La tendance s’est révélée particulièrement élevée chez les patientes asiatiques et hispaniques : de -20 à -25 points de pourcentage pour un suivi à intervalle court et -13 points dans le cas d’une biopsie, par rapport aux femmes avec un vrai négatif.
« Nos résultats soulèvent des inquiétudes sur les potentielles conséquences involontaires des faux positifs avec des femmes qui éviteraient de futures mammographies », a déclaré dans un communiqué la première autrice Diana Migloretti, chercheuse au centre du cancer de l’Université de Californie. La spécialiste insiste sur la nécessité pour les médecins de clarifier ce qu’implique un faux positif, afin de les rassurer sur leur état de santé actuel tout en soulignant l’importance de continuer le dépistage annuel.
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