Alors que nos parlementaires sont en plein débat sur la loi portée par Agnès Buzyn pour transformer le système de santé le Leem (les entreprises du médicament) vient de présenter un rapport prospectif sur la santé 2030. Un des objectifs de ce travail mené avec le think tank Futuribles est d'anticiper les enjeux de demain en prenant en compte les évolutions de notre système de santé jusqu'aux révolutions majeures qui s'annoncent en matière de prise en charge.
Davantage de médecine ambulatoire
Plus de 30 experts ont participé à ce travail qui prend en compte la réalité démographique de la France de 2030 et les pathologies qui s'y rapportent (les plus de 65 ans représenteront un quart de la population). Le rapport anticipe une prise en charge de plus en plus ambulatoire. La France a du retard dans ce domaine comparée à d'autres pays de l'OCDE, constate le Leem. En Belgique, Grande-Bretagne, Pays-Bas, 80 à 90 % des interventions chirurgicales sont réalisées en ambulatoire, contre 58 % en France. Cependant, cette tendance à la déshospitalisation continue d'augmenter sur notre territoire.
Un patient jumeau digital avant de prescrire
Ce rapport apporte une réflexion autour de 12 grandes pathologies et 14 vecteurs d'innovation dont l'épigénétique, la microfluidité, l'intelligence artificielle, l'immunothérapie, etc.
Grâce aux développements de ces disciplines, le Leem prédit que la carte génétique d'une tumeur pourra être connue en quelques secondes, que l'on pourra aussi utiliser « un jumeau digital pour tester les médicaments virtuellement avant de les prescrire à chaque patient ». Ce jumeau numérique comporte différentes données physiologiques (âge, taille, poids, paramètres génétiques...) et liées à la pathologie du patient. À PharmaCité 2018 sur le thème « Comment serons-nous soignés en 2030 », Gilles Vassal, directeur de la recherche clinique à l'Institut Gustave Roussy, précisait que ce jumeau « intégrera les données médicales de chacun pour proposer le traitement le plus adapté, tout de suite ». Cet outil créé grâce à la biosimulation par ordinateur permet de modéliser les effets et les réactions de chaque patient à différentes approches médicales. L'objectif est aussi de pouvoir utiliser ces modèles numériques pour la recherche, pour la mise au point de nouveaux traitements.
Pour un accès précoce à l'innovation
Le rapport de plus de 210 pages du Leem présente de nombreuses autres innovations dans le champ du médicament, des dispositifs médicaux et des technologies qui révolutionneront le pronostic de nombreuses maladies, assurent les auteurs de ce document. Les industriels présent également les principales transformations attendues pour permettre un accès durable et équitable des patients aux traitements de demain.
Il faut notamment selon eux permettre l’accès le plus précoce possible des patients à l’innovation en adoptant une approche plus individualisée de la recherche clinique mais aussi « réussir le mariage entre données de santé et intelligence artificielle pour améliorer la qualité du diagnostic et des soins ».
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