Brève

L’hôpital est proche du burn out, diagnostique Frédéric Valletoux

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Publié le 09/02/2017
Visuel Valletoux

Visuel Valletoux
Crédit photo : Cocktail Santé

« Il faut donner de l’oxygène à l’hôpital », souffle Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France lors de la présentation de sa plateforme politique pour l'élection présidentielle. Le diagnostic est posé. « L’hôpital est à bout de souffle, proche du burn-out. Les personnels sont épuisés. » Le président de la FHF n’a pas seulement recours à des métaphores médicales. L’hôpital est bloqué. Il faut le déverrouiller. Et de lâcher : « Garantir l’accès aux soins, c’est le problème majeur. ». Le plan triennal d’économies lancé au printemps 2014 a fragilisé le système. « La technique du rabot ne peut suppléer à l’absence de réforme de fond », juge la FHF.

Retour du jour de carence ?

Pour relever le pari, la FHF lance un nouveau concept, celui de responsabilité populationnelle. Au-delà du langage techno, l’objectif est bien d’offrir tous les services de santé sur un territoire donné, voire de répondre aux besoins non exprimés de la population. Version « augmentée » du parcours de soins, l’ambition est d’agir en amont sur les déterminants de santé mais à l’échelle du territoire. Vaste programme. En attendant, la FHF appelle à des mesures conjoncturelles comme le rétablissement du jour de carence dans les hôpitaux. Avec cette mesure sont attendus 90 millions d'euros d’économies.

Participation des médecins libéraux au fardeau des urgences ?

Afin d’encadrer le recours à l’intérim, la FHF suggère la création d’un opérateur d’intérim parapublic à honoraires maîtrisés. Autre flèche lancée cette fois en direction des médecins libéraux, la FHF vise à engager la convergence des contraintes à tous les acteurs de la santé. Traduction, les médecins de ville doivent participer au fardeau des urgences la nuit et le week-end. L’hôpital ne doit pas être le seul opérateur à assurer cette mission de service public.

Cinquième risque ?

Enfin, il est urgent de sortir de la dichotomie sanitaire/social. L’une des réponses repose sur la mise en place du cinquième risque. Quant à la recherche, son financement doit être sanctuarisé ((voir entretien avec Jean-Pierre Dewitte). « Un système qui ne finance pas l’avenir est en péril », juge Frédéric Valletoux. Sera-t-il entendu ?


Source : lequotidiendumedecin.fr