Autant dire que, sur la santé aussi, le candidat Fillon a marqué jeudi soir des points sur ses concurrents. Jusqu’alors, rien ou presque n’avait été dit qui touche de près ou de loin le sujet. Tout au plus, d’aucuns ont eu une petite pensée pour les déserts médicaux, mais ce ne fut qu’une allusion. Et pour le reste, on aura plutôt utilisé la santé comme un prétexte. Par exemple pour évoquer la laïcité. Nicolas Sarkozy expliquant lors du premier débat en octobre « au nom de l'égalité des hommes et des femmes », qu’on "ne choisit pas le sexe de son médecin, on ne porte par le burkini," car "ici, c'est la France."

Lors des trois débats, la santé a encore été abordée de manière périphérique, mais en fait pour mieux parler de l’immigration. Dès le premier débat, le 13 octobre, Bruno Le Maire plaidait ainsi pour que l’on supprime l’Aide Médicale d’Etat : "Vous trouvez ça normal de rembourser les frais de santé d’une personne en situation irrégulière et de ne pas pouvoir le faire pour un Français ?" Au regard des électeurs du FN, le créneau est porteur. Et c’est peut-être pour cela que Nicolas Sarkozy a repris la même antienne lors du dernier débat de cette semaine : "Je souhaite supprimer l'aide médicale d’Etat aux étrangers en situation illégale". Jean-François Copé reprenant alors la balle au bond pour rappeler que c’est lui qui a proposé la suppression de l’AME en premier…