8 minutes : c’est le temps qu’il faut en moyenne à un patient pour se rendre au cabinet de son généraliste. Mais la dernière étude de l’IRDES qui s’intéresse à cette dimension de l’accès aux soins montre que, de ce point de vue, les individus ne sont pas à égalité : les plus chanceux mettront une minute, temps minimum pour aller voir son médecin traitant, mais 10 % feront plus de 20 minutes de trajet et 5 % plus de 28 minutes.
Tout ça n’est pas grand chose comparée aux temps d’accès aux autres spécialistes. Il faut en effet compter entre 18 et 22 minutes, selon la discipline. Un quart des patients français pourront néanmoins consulter dans leur commune de résidence, tandis que la moitié doit se rendre dans une ville située à environ 15 minutes. Ce sont des moyennes, toutes spécialités et tous points géographiques confondus, car le déplacement grimpe, par exemple, à plus de 40 minutes pour 10 % des recours au dermato et même 43 minutes pour la même proportion de patientes en gynéco-obstétrique ou davantage encore en ophtalmo, ORL ou psychiatrie. En effet, alors que 84 % de la population a encore la chance d’avoir un généraliste dans sa commune, c’est le cas de 50 % seulement pour ces trois dernières spécialités.
Tout cela n’est évidemment pas sans incidence sur l’accès aux soins. L’enquête de l’IRDES confirme à ce propos « le rôle prépondérant joué par la distance d’accès au spécialiste le plus proche sur la probabilité de recourir aux soins de spécialistes. » Mais ce phénomène est surtout avéré passé une certaine distance. Concrètement, c'est surtout au-delà de 30 minutes de trajet, que l'on constate un moindre recours à la médecine spécialisée : - 2,5 points par rapport à celui qui peut consulter dans sa commune. Mais le problème pourrait s'aggraver, car comme l'expliquent les auteurs de l'étude, "les effectifs de médecins devraient légèrement diminuer d'ici à 2021, alors que les besoins de soins de la population augmentent."
"Recours aux soins ambulatoires et distances parcourues par les patients : des différences importantes d'accessibilité aux soins." Irdes. Juin 2016
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