C’est avec beaucoup de consternation que nous assistons à un « naufrage » de notre système de santé. La presse médicale (« Le Quotidien » fait de manière parfaite le relais dans ce domaine) nous informe régulièrement des problèmes de nos urgences hospitalières, des déserts médicaux, des problèmes de délais de plus en plus longs pour voir certains spécialistes… Nos dirigeants, et politiques de tout poil formulent des réponses aux attentes des Français dans le domaine de la santé, mais force est de constater que la plupart des propos ou actions ne sont pas du tout adaptés à la situation.
En fait nous devons accepter les décisions de bureaucrates qui ne connaissent rien au terrain, et visiblement se moquent éperdument de la base.
Pour eux il n’y a pas de réelles crises au sein des services des urgences (la plupart des unités n’arrivent plus à fonctionner correctement du fait d’un manque d’effectif). Pour résoudre le problème de la pénurie médicale dans les campagnes et les banlieues des propositions financières ont été effectuées (leur efficacité reste actuellement anecdotique). Le salariat au sein de certaines zones semble une solution attractive (on fait travailler les médecins 39 heures/semaine alors qu’en libéral la moyenne est de 50 heures ; donc on majore encore plus le déficit médical). On propose des postes d’assistants médicaux aux médecins en groupe et très performants pour augmenter le nombre de consultations (ceux qui sont concernés par cette proposition travaillent déjà entre 50 et 70 heures, et on va leur demander d’en faire plus !).
Les politiques oublient que la pénurie médicale est une réalité au sein de la totalité de notre territoire (ville et campagne de la même façon), et qu’ils ont une grande part de responsabilité dans cette catastrophe. Toutes les solutions proposées ne permettront jamais d’obtenir un système de santé aussi performant qu’il y a 10 ans de cela. Le pire c’est que nos technocrates formulent des propositions de plus en plus fumeuses, et souvent n’ont aucune idée des besoins réels des populations.
De toute manière, même s’ils œuvrent de manière stérile ils retomberont sur leurs pattes en se recasant dans d’autres ministères ou organismes qui permettent d’avoir un train de vie non négligeable ; le Français moyen, ils s’en moquent comme de leur première chemise, du moment qu’il ne participe pas à leur réussite.
Cela est triste, mais malheureusement dénote bien la réalité actuelle de notre système politique. « Un grand politicien se reconnaît à la quantité de mépris qu’il éprouve pour le peuple qu’il est censé servir » Denancy Laurent.
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