Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), suivi par cinq autres sociétés savantes de gynécologie et un syndicat*, a publié, jeudi 21 octobre, une charte de la consultation en gynécologie et en obstétrique.
Objectif de ce texte ? Rappeler aux médecins les notions de bonnes pratiques liées à la consultation gynécologique et restaurer la confiance avec les patientes.
Un mode d'emploi de la consultation de gynécologie
« La consultation en gynécologie ou en obstétrique n’est pas une consultation comme les autres puisqu’elle touche à l’intimité des patientes », rappelle la charte de la CNGOF.
« Cette consultation nécessite une écoute, une attitude, un dialogue et un examen physique dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel », insiste-t-elle.
Parmi les dix autres recommandations détaillées dans cette charte, on peut par exemple lire que « l’accord oral de la femme est recueilli avant tout examen clinique », que « la personne examinée peut être assistée par l’accompagnant de son choix ».
S'agissant de l’examen clinique, la CNGOF qu'il « est précédé d’une explication sur ses objectifs et ses modalités » et qu'il n'est « pas systématique » notamment pour les jeunes femmes lors des premières consultations pour des demandes de contraception.
Afficher la charte dans les salles d'attente
Dans un communiqué envoyé hier, la CNGOF souligne par ailleurs que « les professionnels ont parfaitement conscience de la particularité de la consultation de gynécologie ou d’obstétrique qui touche à l’intimité psychique et physique des femmes. »
De ce fait, elle propose à « tous les praticiens de France d’adhérer à cette charte et de l’afficher dans les lieux d’attente, et à chaque femme d’en prendre connaissance avant la consultation. »
Libération de la parole
La rédaction de cette charte intervient dans un contexte de libération de la parole. Depuis 2014 et le #PayeTonUtérus, les révélations autour des maltraitances gynécologiques s'accumulent.
Dernièrement, les accusations à l'encontre d'Emile Daraï, cet ancien chef du service gynécologie de l’hôpital Tenon à Paris, visé par une enquête pour « viol sur mineur », ont, une fois de plus, déclenché une vague de révélations ; des témoignages de patients et d'étudiants en médecine se multipliant contre le praticien.
L'enquête de l’association de soignants pour une M.E.U.F. (Pour une médecine engagée, unie et féministe) publiée en septembre, pointe, elle aussi, l'omerta qui règne au sein de la profession parfois « au nom de la confraternité ».
À l'occasion des #Rencontres2021 de @ReAGJIR, le Dr Élise Fraih, médecin généraliste, proposait ce vendredi un atelier visant à améliorer la pratique de la gynécologie en médecine générale. Selon elle, la consultation gynécologique doit être abordée avec bienveillance ! pic.twitter.com/4lbTWjtLRq
— Le Généraliste (@LeGene_hebdo) June 4, 2021
*Les signataires de cette charte : le CNGOF (Collège national des gynécologues et obstrétriciens français), le CEGO (Collège des enseignants de gynécologie-obstrétrique), le CNEGM (Collège national des enseignants de gynécologie médicale), le FNCGM (Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale), le SCGP (Société de chirurgie gynécologique et pelvienne), le SFG (Société française de gynécologie) et le SYNGOF (Syndicat des gynécologues et obstrétriciens de France).
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