Courrier des lecteurs

Ces donneurs de leçon si loin de la réalité

Publié le 14/11/2014
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Le rapporteur général pour le projet de loi du PLFSS a demandé au Sénat de rétablir une journée de carence pour le personnel hospitalier en cas de congé maladie et de réduire d'une journée le nombre de RTT pratiquées dans les hôpitaux.

Eh bien oui, ces « salopards » des urgences en particulier à qui « ON » refuse les moyens élémentaires d'exercer correctement leur mission doivent être sanctionnés de la manière la plus stricte. Ces guignols qui se permettent de sanctionner à tout va patients, familles, hospitaliers j'aimerais bien qu'ils y passent une seule nuit aux urgences, mais sans moustaches ou autres postiches et ils se rendraient peut être compte que le manque de moyens entraîne à vitesse grand V le burn out et que, quand ils s'arrêtent pour récupérer, ils ne le font pas de gaîté de cœur car ils savent que leur défection va surcharger ceux qui restent sur le front.

Comment expliquer autrement les défections de plus en plus fréquentes et les suicides dont personne ne parle parce que ce n'est pas du domaine du « politiquement correct ».

Et la situation va empirer – et très rapidement – tant l'exclusion, la marginalisation, la précarité d'un nombre croissant de citoyens va entraîner une multiplication exponentielle des actes... Actes inutiles et coûteux pour des parlementaires nantis qui se permettent de sommeiller dans les hémicycles pendant que certains s'acharnent à prendre en charge, pour un salaire de misère, les dégâts provoqués par leur incurie crasse.

J'aimerais bien savoir où cet individu, dans sa toute puissance et sa science infuse, est allé pêcher les chiffres qu'il avance avec autant de certitude.

Comparez le milliard d'euros escompté avec l'application de cette politique de gribouille avec les quelque 80 milliards de fraude fiscale, avec les conséquences du syndrome, pire qu'Ebola, de la « phobie administrative » qui atteint ces donneurs de leçon, avec les milliards dépensés pour aller faire la guerre (pardon, officiellement, la démocratisation et la paix) tous azimuts sur la planète.

Quelle est la part du « sacrifice » accepté par ces mêmes responsables politiques sur leurs revenus et leurs retraites afin d'accompagner les coupes claires qu'ils imposent (dans tous les sens du terme) à leurs concitoyens. Bizarrement, pas le début d'une ligne sur cet « effort de solidarité ».

Ce qu'il est convenu d'appeler « la crise » n'a pas les mêmes conséquences pour tout le monde et il existe une caste de citoyens plus « égaux » les uns que les autres.

Dr Marc Maine, Andouillé (Mayenne)

Source : lequotidiendumedecin.fr