Dans son nouvel observatoire des financements innovants en santé, que Le Quotidien dévoile en exclusivité, le cabinet de conseil Proxicare – en association avec les éditeurs de la Feima – dresse un état des lieux de 135 expérimentations originales existantes.
Issus en grande partie de l'article 51 de la loi Sécu 2018, ces projets émanent du terrain ou sont portés par le ministère avec pour objectif d'améliorer la prise en charge de patients fragiles et/ou âgés qui requièrent l'intervention d'une équipe de soins coordonnée. Étalé sur plusieurs années, chaque projet a coûté en moyenne 4,3 millions d'euros. Sur cinq ans, l'État a dégagé une enveloppe totale de plus d'un demi-milliard d'euros. Les résultats sont déjà significatifs avec 1,3 million de patients inclus dans une de ces expérimentations. La grande majorité des professionnels de santé qui y participent sont financés par une rémunération forfaitaire.
En Occitanie, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, 160 infirmiers libéraux et salariés soignent ainsi dans une démarche holistique 25 000 patients à domicile. Plus de 31 millions d'euros leur ont été attribués sur cinq ans. En Nouvelle-Aquitaine, Paca et en Occitanie, plusieurs équipes de médecins, psychomotriciens, ergothérapeutes, psychologues, orthophonistes et kinés se mobilisent pour repérer les signes précurseurs de troubles du neuro-développement de 13 000 enfants inclus dans le programme COCON (26,5 millions d'euros sur cinq ans), avec des consultations spécifiques associées.
Écueil informatique
La moitié des patients intégrés souffrent de pathologies chroniques liées à leur âge (dépendance, dénutrition, pathologies bucco-dentaires, iatrogénie). D'autres sont diabétiques ou atteints de pathologies qui réclament un suivi renforcé (maladies cardiovasculaires, rénales ou respiratoires). Des projets relatifs à l'obésité, au handicap, à la périnatalité et à la santé mentale font également l'objet d'un financement ad hoc. Certaines organisations innovantes ne ciblent pas une pathologie spécifique mais visent plutôt à répondre à une problématique rencontrée sur des populations ciblées (pédiatrie, santé de la femme, etc.).
Qui dit « parcours coordonnés » dit multitude de soignants (au-delà du duo classique médecin-infirmier) gravitant autour du patient, en ville comme à l'hôpital. Psychologues, diététiciens, professionnels de l’activité physique adaptée, travailleurs sociaux, ergothérapeutes et pharmaciens sont les métiers les plus impliqués dans ces financements alternatifs.
Proxicare a passé au crible les motifs d'insatisfaction qui peuvent freiner le développement des innovations. Sans surprise, l'informatique (interopérabilité, résistance au changement, absence de planning partagé, outils inadéquats) se hisse sur le haut du podium. Un écueil que le gouvernement devra éviter avec le basculement des expérimentations dans le droit commun.
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