Dans un communiqué, 37 signataires, parmi lesquels figurent des syndicats de médecins comme le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), le Syndicat de médecine générale (SMG), mais aussi le Mouvement d'insoumission aux ordres professionnels (Miop), (déjà à l'origine d'une initiative commune) pointent « les carences et dénis » de l'Ordre des médecins en matière de traitement des plaintes à caractère sexuel.
Cette prise position intervient en réaction à l'enquête pour viol sur mineur visant Emile Daraï (ancien chef du service gynécologie de l’hôpital Tenon à Paris). Les signataires à l'origine du communiqué dénoncent la complaisance de l'Ordre vis-à-vis du praticien :
« L'Ordre des médecins (...) avait reçu au moins trois signalements dès 2014, restés sans suite… ! », peut-on ainsi lire.
« Omerta confraternelle », « négligence de la parole des victimes » et « menaces »
Se basant principalement sur un rapport « accablant » de la Cour des comptes paru en décembre 2019, ils considèrent que l'Ordre « néglige très souvent la parole des victimes » et « laisse de nombreux agresseurs impunis ».
Selon eux, l'institution ordinale « dissuade, les victimes de porter plainte devant la justice républicaine en donnant l’illusion qu’elle va prendre elle-même des décisions exemplaires ». Elle favorise aussi « l’omerta confraternelle en menaçant et sanctionnant des médecins honnêtes désireux de témoigner (contre) leurs collègues prédateurs ».
Signataire du communiqué, l'association de soignants pour une M.E.U.F. (Pour une médecine engagée, unie et féministe), avait déjà alerté, dans une enquête publiée en septembre, sur les freins que représentait la confraternité dans le processus de signalements.
Enquête publique et indépendante
Forts de ce constat, les collectifs à l'initiative de cette prise de parole réclament « un complément d’enquête public et indépendant sur l’ensemble de ces pratiques ordinales, aux niveaux national, régional et départemental ».
« Étant donné le nombre potentiel d'affaires d'abus sexuels dans le domaine de la santé, nous pensons que la société doit faire le même travail que celui de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'église) », écrivent-ils.
Ils concluent : « Dans l’attente, nous demandons que l’ensemble des plaintes à caractère sexuel relatives à des pratiques de médecins ou autres professionnels de santé soient automatiquement transmises aux procureurs. Nous invitons simultanément les personnes victimes à saisir préférentiellement la justice commune, républicaine ».
Les signataires du communiqué :
AC 33 (Agir Ensemble contre le Chômage) Association Clar-T Association des Usagers de l’Hôpital d’Aubenas Association LaSantéUnDroitPourTous ATTAC 33 Casse-Rôles CACIS (Centre Accueil Contraception Information Sexualité) C’est Pas Mon Genre CLE Autistes (Collectif Pour la Libre Expression des Autistes) Collectif ANCRés (A Nos Corps Résistants) Collectif Cases Rebelles Collectif 37«NotreSantéEnDanger» Collectif Sida 33 Comité de Défense de l’Hôpital de Toul Comité de Vigilance pour le maintien des services publics en Haute-Saône Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité FSU 33 (Fédération Syndicale Unifiée) Les Attentives Les Dévalideuses Le Village 2 Santé Maison des Femmes de Bordeaux MIOP (Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels) Mouvement Français pour le Planning Familial - Fédération nationale Mouvement Français pour le Planning Familial - Gironde NousToutes17 NousToutesDordogne NousToutes 68 OMEAVE (Obésités mode d'emploi-Apprendre à vivre ensemble) Osez Le Féminisme 63 Pour Une MEUF (Médecine Engagée Unie Féministe) REPPEA (Réseau de Professionnels pour la Protection de l’Enfance et l’Adolescence) SMG (Syndicat de la Médecine Générale) SNJMG (Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes) StopVOG (Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques) Sud Santé Sociaux Haute Garonne Sud Santé Sociaux Fédération nationale UFMICT-CGT (Union Fédérale des Médecins Ingénieurs Cadres et Techniciens).
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